Le programme stratégique de valorisation de la mine de Gara Djebilet se prépare à entamer une autre étape avec le lancement de nouveaux projets. Ainsi, après le protocole d’accord signé le 13 avril avec le complexe sidérurgique Tosyali pour la mise en place d’une unité de production de concentré de minerai de fer dans la wilaya de Béchar, l’Entreprise nationale de fer et de l’acier (Feraal) s’apprête à conclure un autre contrat avec un groupe chinois.
Les négociations sur ce dossier ont bien avancé alors qu’un accord similaire est prévu avec le complexe sidérurgique Algerian Qatari Steel (AQS) de la zone industrielle de Bellara, à El Milia, dans la wilaya de Jijel.
Des entreprises algériennes privées du secteur seront, par ailleurs, alimentées directement en matières premières à partir de la mine de Gara Djebilet. Ce qui permettra, selon le PDG du groupe industriel minier Manadjim El Djazaïr (Manal), Mohamed Sakhr Harami, de réduire la facture des importations, dont le montant avoisine actuellement un milliard de dollars et qui risque d’atteindre à moyen terme 2 milliards de dollars.
Le PDG de Manal, qui intervenait hier sur les ondes de la Radio nationale (Chaîne 1) lors de son forum hebdomadaire, a également annoncé d’autres intentions d’investissements, lesquelles sont affichées pour cette mine de la part d’entreprises européennes, asiatiques et arabes.
Ce que le premier responsable de la Feraal, Ahmed Benabbes, a confirmé non sans relever le caractère stratégique de ces projets. Il notera par la même occasion la nécessité de s’ouvrir sur le secteur privé algérien en développant les partenariats public-privé. «Gara Djebilet, dont les réserves sont estimées à plus de 3 milliards de tonnes pour la partie étudiée jusque-là, est destinée à assurer la matière première à Tosyali, au complexe de Bellara et aux entreprises privées qui ont des petites unités de transformation», résumera M. Harami, pour qui la deuxième phase de l’exploitation de la mine de fer de Gara Djebilet ne sera entamée qu’une fois le projet de réalisation de la voie ferrée Béchar-Gara Djebilet finalisé. «On veut exporter vers la Chine et la Turquie à partir de Gara Djebilet», ajoutera pour sa part M. Benabbes.
En attendant, il y a lieu de mettre l’accent sur la transformation localement. «Nous travaillons sur la mise en place des usines pour valoriser. Nous avons lancé plusieurs projets qui vont entrer en exploitation bientôt. C’est le cas pour la production du bentonite à Maghnia, le carbonate à Sig et pour d’autres projets à Annaba, Constantine et Oum El Bouaghi.
Ces derniers sont en phase finale et vont assurer les produits destinés directement à l’exportation», expliquera encore M. Harami. Pour ce qui est de Gara Djebilet, actuellement et d’ici 2025, il est prévu la production de 2 à 3 millions tonnes/an, alors que le minerai de fer sera acheminé par voie terrestre à Béchar.
Pour la seconde étape, il sera question d’optimiser l’exploitation de la mine en produisant de 40 à 50 millions tonnes/an. Le PDG de Manal est également revenu, dans le sillage du développement du secteur minier, sur les plans dédiés à la valorisation des gisements de minerai de fer de l’Ouenza, du projet de transformation du phosphate (Tébessa) ainsi que celui d’exploitation du zinc et du plomb dans la vallée d’Amizour (Béjaïa).
Pour ce dernier justement, les démarches avancent, notamment pour ce qui est de l’impact environnemental, selon le PDG de Manal, dont le groupe mise sur les compétences nationales pour valoriser les ressources minières du pays. «Il s’agit pour nous de développer la recherche et de créer des passerelles avec le monde universitaire», dira-t-il, évaluant le montant dédié à ce volet à 4,5 milliards de dinars.