Tribunal militaire de Blida : Le général-major Bachir Tartag condamné à 6 ans de réclusion

12/03/2022 mis à jour: 07:21
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Le général-major Bachir Tartag, ancien coordinateur des services de sécurité

L’ancien coordinateur des services de sécurité, le général-major à la retraite Bachir Tartag, a été condamné, dans la nuit de jeudi à hier, à 6 ans de réclusion par le tribunal militaire de Blida. Bachir Tartag a été poursuivi pour «abus de sa fonction» en «donnant des instructions» à ses subordonnés d’ouvrir des enquêtes liées à la corruption, impliquant Mme Maya, de son vrai nom Zoulikha Nachinèche, les deux enfants de Djamel Ould Abbès, (El Wafi et Skender) et une députée de Boumerdès, mais aussi pour les fonds saisis dans le cadre de ces investigations. 

Le procureur a requis la peine maximale de 10 ans de réclusion contre Bachir Tartag et quatre autres accusés. Mais le tribunal a prononcé la peine de 6 ans contre Bachir Tartag, une autre de 5 ans contre le général Nabil Benazzouz, ancien directeur de la sécurité de l’armée et directeur adjoint de l’ex-patron de la sécurité intérieure – le général Wassini Bouazza, en détention à la prison militaire de Blida. La même peine a été retenue contre deux ex-chefs de l’antenne de la sécurité intérieure de la wilaya d’Alger, le colonel Smaïn, et son successeur, le colonel Lotfi, alors que leur collègue, du service juridique, le colonel Abdessadok, a écopé d’une condamnation de 4 ans ferme. 

Poursuivis et incarcérés depuis plus d’une année, en vertu de l’article 29 de la loi 06/01 relative à la prévention et la lutte contre la corruption, les mis en cause ont été condamnés pour «n’avoir pas respecté» la procédure de préservation des fonds saisis et déposés à la Banque centrale, dans le cadre de trois enquêtes ouvertes puis mises sous le coude en 2017. 

La première est celle de la sulfureuse et puissante Mme Maya, prétendue fille cachée du défunt Président déchu, chez laquelle d’importantes sommes d’argent en dinar et en devise et plus de 17 kg d’or avaient été récupérés à l’issue d’une perquisition dans ses deux maisons à la résidence d’Etat Moretti, à l’ouest de la capitale où elle résidait. Mme Maya et ses deux filles avaient été arrêtées et entendues, mais le dossier a vite été mis au vert en raison des présumés liens de la femme d’affaires avec Président déchu. 

La seconde affaire concerne les deux enfants, El Wafi (en fuite) et Skender (en détention), de l’ex-secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès (en détention), arrêtés par les officiers de la sécurité intérieure après une dénonciation de l’ex-député FLN Baha Eddine Tliba, sur le «commerce fructueux» de candidatures à la députation et de leur emplacement sur la liste électorale, à la veille du scrutin législatif de 2017. 

El Wafi aurait été interpellé, après la mise en place d’une souricière, à l’entrée de Club des Pins, avec une importante somme d’argent en sa possession. Entendu avec son frère, les deux ont été placés en garde à vue, avant qu’ils ne soient relâchés sur «instruction» et le dossier clos, alors qu’il était ouvert au niveau du tribunal de Chéraga. 

La troisième affaire est liée à l’arrestation, sur dénonciation, d’une députée FLN de Boumerdès, avec un important montant d’argent en lien avec les législatives. Comme il s’agissait d’une parlementaire du parti du Président déchu, des «instructions ont été données» pour mettre sous le coude les résultats de l’enquête. 

Ce n’est qu’en 2020 que les trois dossiers ont refait surface, notamment avec la réouverture de celui de Mme Maya au niveau du tribunal de Chéraga. Lors de son procès, cette dernière avait accusé les services de la sécurité intérieure de lui avoir pris d’importantes sommes d’argent et des bijoux. Elle a été condamnée à 12 ans de prison ferme, et ses deux filles à 5 ans de prison. 

Des condamnations devenues définitives il y a quelques mois, alors que le tribunal militaire de Blida ouvrait une enquête sur la gestion de ces dossiers par l’ancien coordinateur des services de sécurité, le général-major à la retraite Bachir Tartag, et les éléments de la sécurité intérieure de l’antenne d’Alger. 

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