Travaux au niveau des péages d'autoroute Est-Ouest : Les automobilistes paieront-ils bientôt leurs trajets ?

21/11/2024 mis à jour: 09:41
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● La mise en service des stations de péage au niveau de l’autoroute Est-Ouest lancera l’ère de l’exploitation économique des infrastructures routières. Ce qui permettra leur autofinancement, leur réhabilitation et leur développement. 

 

Rouler gratuitement sur l’autoroute Est-Ouest ne sera plus possible. Les automobilistes algériens devront très prochainement mettre la main à la poche et payer leurs trajets en voiture. Les travaux de réalisation des stations de péage, dont ces dernières, faisant partie du schéma directeur de l’autoroute Est-Ouest (2005-2025), touchent à leur fin. Annoncées initialement pour le lancement en 2018 puis reportées à plusieurs reprises après un gel du à la crise sanitaire du Covid et après résiliation des contrats avec plusieurs sociétés réalisatrices, l’entrée en service des stations de péage devra intervenir sous peu. 

L’Algérienne des autoroutes (ADA) a annoncé, lundi dernier, dans un communiqué officiel, que la circulation routière sera réorientée vers les nouvelles stations de péage de Mouzaïa dans la wilaya de Blida et celle de Khemis El Khechna dans la wilaya de Boumerdès, respectivement à partir du 23 novembre et 28 novembre. Les poids lourds, quant à eux, seront concernés par une autre directive provisoire qui durera dix jours, selon le communiqué. 

Ils devront prendre l’échangeur de Lakhdaria dans la wilaya de Bouira pour rejoindre la RN5. Ces deux stations précitées mènent vers la wilaya d’Alger. Largement diffusée sur les réseaux sociaux, l’annonce, concernant l’entrée en vigueur de la phase expérimentale de ces stations de péage, a suscité des réactions mitigées des internautes. «Payez le trajet pour rouler en sécurité», s’enthousiasme un profil facebook ou «Désormais je prendrai la route secondaire» et «Dépenser de l’argent pour une autoroute dangereuse», opposent d’autres. Trop tôt pour les uns, trop tard pour d’autres, le projet en question, qui devra changer les habitudes des automobilistes, aura quand le mérite d’exister pour diverses raisons. 

Réticence 

Quid du coût payé par les automobilistes ? Selon des estimations avancées par les pouvoirs publics dont le dossier a été confié à l’Agence nationale des autoroutes (ANA) actuellement fusionnée avec une autre entité sous le giron de l’ADA, le prix est calculé, jusque-là, au kilomètre parcouru. 

En chiffre, un kilomètre sera estimé à 1,2 DA. A titre d’exemple, un trajet Alger-Constantine coûtera 468DA ou un trajet Alger-Oran coûtera 498 DA. Mais encore faut-il mentionner que cette estimation, qui est loin de faire l’unanimité auprès des automobilistes, reste au stade d’étude et attend un encadrement et un plafonnement régis par des dispositions législatives. 

Ce qui est sûr, selon les responsables de l’ADA, dès la mise en service de ces stations, le système de paiement sera lancé par étapes, précisant même que l’opération commencera par une période expérimentale de 6 mois où les automobilistes paieront en espèce, et finira par atteindre le débitant direct des comptes bancaires, «comme c’est le cas dans certains pays développés», avance-t-on. 

De même, durant cette période expérimentale de 6 mois, des experts algériens et internationaux devront accompagner l’Algérienne des autoroutes pour pouvoir mener cette mission à terme. 

Sous une autre optique, il va sans dire que la mise en application d’un tel dispositif permettrait une meilleure gestion des infrastructures routières nécessitant une remise à niveau de certaines sections dégradées sur autoroute, notamment celles de Bouira et de Aïn Defla. 

Gestion

Pour les pouvoirs publics, ce système de péage lancera, ce qu’ils appellent, une autoroute économique qui permettra son autofinancement. Cependant les autorités du pays veillent aux conditions d’exploitation de cette infrastructure routière avant le lancement effectif des stations de péage. D’ailleurs, le ministère des Travaux publics a indiqué mercredi dernier dans un communiqué clair que « la priorité absolue du secteur pour le moment demeure la garantie des conditions favorables pour la sécurité routière des usagers de l'autoroute est-
ouest, à travers la programmation d'opérations d'entretien visant à préserver la pérennité de ses infrastructures ». D’après des informations recueillies, l’Algérienne des autoroutes commandera, à terme, un système d’équipement performant le long de l’autoroute Est-Ouest afin d’offrir aux utilisateurs toutes les conditions de sécurité et de confort.  Elle prévoit également la réalisation de 48 gares de péage sur échangeurs, 7 gares de péage en pleine voie, 22 centres d’entretien et d’exploitation, 67 aires de repos, 43 aires de services et 1412 postes d’appel d’urgence. 

Un centre d’exploitation doté d’un système informatique sera également mis en service.  Première en Algérie, l’installation du système de péage sur les autoroutes devra contribuer à améliorer les conditions d’utilisation de l’axe routier Est-Ouest. La situation financière du pays exige des pouvoirs publics de trouver des sources financières alternatives pour le financement des projets de base et, surtout, pour leur réhabilitation. 

Annuellement, des milliards de dinars sont déboursés par le Trésor public pour l’entretien des routes, sans toutefois atteindre les objectifs escomptés. Donc, un système de péage qui vient déroger au principe de la gratuité serait le bienvenu, si toutefois il sera accompagné d’une amélioration notable des conditions de circulation, jusqu’à là décriée sous tous les rapports.   
 

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