Transition énergétique : Des scénarios multiples pour des résultats incertains

25/11/2023 mis à jour: 07:54
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Alors que la transition énergétique s’accélère, la voie à suivre est pleine d’incertitudes dans tous les domaines, des tendances technologiques aux risques géopolitiques et au comportement des consommateurs, indique un nouveau rapport du cabinet de conseil américain McKinsey, pour qui l’élaboration de stratégies d’investissement résilientes qui fonctionnent dans de multiples scénarios sont de plus en plus difficiles à élaborer.

En effet, il est donc de plus en plus difficile pour les décideurs d’atteindre plusieurs objectifs à la fois, tels que l’atteinte des objectifs à long terme de décarbonisation ainsi que les attentes à court terme en matière de rendement économique, souligne le rapport. 

Néanmoins, ce qui semble certain, c’est que la demande totale de combustibles fossiles devrait atteindre un sommet d’ici 2030 dans tous les scénarios. «Bien que l’on s’attende à une forte baisse de la demande de charbon dans tous les scénarios, le gaz naturel et le pétrole devraient continuer de croître au cours des prochaines années, puis rester au cœur du bouquet énergétique mondial pour les décennies à venir», indique le rapport. 

La demande totale de gaz naturel jusqu’en 2040 devrait, quant à elle, augmenter dans la plupart des scénarios, «en grande partie en raison du rôle d’équilibrage que le gaz devrait jouer pour la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables jusqu’à ce que les batteries soient déployées à grande échelle», a-t-on expliqué. 

Et de prévoir qu’au cours de la décennie qui se terminera en 2050, les perspectives de la demande de gaz variaient considérablement, selon les scénarios, allant d’une augmentation constante dans les scénarios prudents à une forte baisse dans ceux où les énergies renouvelables et l’électrification progressent plus rapidement. 

En ce qui concerne le pétrole, la demande totale devrait continuer de croître pendant la majeure partie de cette décennie, puis diminuer après 2030, mais l’ampleur de la baisse diffère considérablement selon les scénarios. Dans le scénario des engagements réalisés, la demande de pétrole diminuera presque de moitié d’ici 2050, «principalement sous l’effet du ralentissement de la croissance des parcs automobiles, de l’amélioration de l’efficacité des moteurs dans le transport routier et de la poursuite de l’électrification des transports», ajoute la même source. 
 

Dans le scénario d’affaiblissement de l’élan, la demande de pétrole ne diminuerait que de 3% au cours de la même période. «Cela reflète une électrification beaucoup plus lente du parc automobile mondial et une pénétration plus faible des carburants alternatifs dans les secteurs de l’aviation, du transport maritime et de la chimie, car les goulots d’étranglement sur les matériaux et les infrastructures limitent leur croissance», a-t-on tenu à préciser.
 

La variable climat

Ce qui est clair, cependant, c’est que la voie à suivre pour maintenir le réchauffement en dessous de 1,5°C semble de plus en plus difficile. Le monde progresse néanmoins vers un avenir carbone neutre, avec une croissance record dans des domaines tels que les ventes de véhicules électriques (VE) et les énergies renouvelables. 

«D’ici 2040, nous nous attendons à ce que le solaire et l’éolien représentent ensemble la plus grande part du mix énergétique mondial», estime le cabinet de conseil, pour qui des investissements «substantiels» seront nécessaires pour soutenir le développement des énergies renouvelables et pour fournir suffisamment de combustibles fossiles pour compléter ces sources. 

«Nous nous attendons à ce que les investissements totaux dans le secteur de l’énergie passent de 1,5 billion de dollars en 2021 à 3,2 billions en 2040», a-t-on estimé. Et bien qu’il s’agisse d’une forte augmentation, les niveaux d’investissement devraient rester stables en proportion du PIB, a-t-on tenu à préciser. 

Les rédacteurs du rapport avertissent, tout de même, que la question est maintenant de savoir si les chaînes d’approvisionnement peuvent suivre le rythme de la transition énergétique, car les pénuries de matériaux et les goulots d’étranglement dans la production, et même la disponibilité des terres, menacent de ralentir la dynamique.

Mais en dépit de tous ces aléas, le rapport de McKinsey estime que l’on s’attend à ce que les énergies renouvelables poursuivent leur croissance rapide, en partie grâce à leur compétitivité en matière de coûts – dans de nombreuses régions, elles constituent déjà l’option la moins coûteuse pour la production d’électricité supplémentaire dans de nouvelles constructions. 

Les sources d’énergie renouvelable devraient fournir entre 45 et 50% de la production mondiale d’ici 2030, et entre 65 et 85% d’ici 2050. Dans tous les scénarios, l’énergie solaire est le plus grand contributeur d’énergie renouvelable, suivie de l’éolien, conclut la même source. 
 

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