Transition énergétique africaine : «Le gaz, une ressource fondamentale» selon le président de la BAD

24/05/2022 mis à jour: 01:54
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Photo : D. R.

«Le gaz naturel doit faire partie des systèmes de transition pour une énergie juste en Afrique», estime le président de la BAD, qui fait observer que «même si l’Afrique triple l’utilisation du gaz pour la conversion du gaz en électricité, elle contribuera à moins de 0,67% aux émissions mondiales de carbone».

Le rôle primordial du gaz naturel dans le cadre des programmes de transition énergétique africains a été mis en exergue hier par le président de la Banque Africaine de développement (BAD) qui animait à Accra, capitale du Ghana, une conférence de presse à la veille de l’ouverture officielle des travaux des assemblées 2022 du groupe de la BAD.

Le rendez-vous annuel de la Banque est axé cette année sur le thème de «La résilience climatique et la transition énergétique juste pour l’Afrique» en droite ligne des préoccupations de la 27e Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP27) prévue en Egypte, en novembre prochain. Pour Akinwumi A. Adesina, «l’Afrique ne peut pas compter uniquement sur les énergies renouvelables, en raison de leur intermittence. Elle doit notamment combiner les énergies renouvelables avec le gaz naturel pour assurer la stabilité et la sécurité de l’énergie, et en améliorer l’accès» aux populations.

«Le gaz naturel doit faire partie des systèmes de transition pour une énergie juste en Afrique», estime le président de la BAD qui fait observer que «même si l’Afrique triple l’utilisation du gaz pour la conversion du gaz en électricité, elle contribuera à moins de 0,67% aux émissions mondiales de carbone». Akinwumi A. Adesina estime en outre qu’il faut être «pragmatique» – en tirant les leçons de ce qui se passe en Europe, en matière énergétique, suite à la crise ukrainienne – en misant sur le gaz qui est une énergie propre et «une ressource fondamentale» pour la sécurité énergétique du continent.

La sortie médiatique du président de la BAD intervenait à la veille de l’ouverture officielle de la 57e assemblée annuelle du Conseil des gouverneurs du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) et la 48e assemblée annuelle du Conseil des gouverneurs du Fonds africain de développement, qui se déroulent à Accra, au Ghana, du 23 au 27 mai 2022.

Les assemblées de cette année, qui se tiennent dans un format hybride, entre séances présentielles et virtuelles marquent, comme le relèvent les organisateurs, un retour aux sessions directes, après les réunions organisées en visioconférence depuis 2020 dans le sillage de la crise sanitaire mondiale.

«Les pays membres régionaux auront l’occasion de discuter de la nature du soutien au développement, attendu de la part des partenaires mondiaux, ainsi que du coût estimé du renforcement de la résilience et d’une transition énergétique juste pour les économies du continent le plus vulnérable au changement climatique». Selon les chiffres de la BAD, «plus de 600 millions d’Africains, dont la plupart dans les zones rurales, n’ont pas accès à l’électricité et 900 millions n’ont pas accès à des installations de cuisson propre.

En outre, quatre Africains sur cinq cuisinent à l’aide de biomasse solide, ce qui entraîne environ 600 000 décès par an dus à la pollution atmosphérique domestique qui s’ajoute au défi de la déforestation».

Pour croître et prospérer, l’Afrique a besoin, note un communiqué de la BAD, «de systèmes énergétiques modernes qui répondent aux multiples défis que sont l’accessibilité financière, la sécurité de l’approvisionnement et la durabilité. Les goulots d’étranglement du secteur de l’énergie et les coupures d’électricité récurrentes coûtent chaque année l’équivalent de 2 à 4% du PIB de l’Afrique et compromettent la création d’emplois, l’industrialisation et les investissements».

En abordant le double défi qu’est «le changement climatique et les déficits en électricité, ainsi que les problèmes connexes», lors de ses assemblées annuelles 2022, la BAD entend jouer «le rôle de porte-parole et de chef de file de la réflexion sur les deux problématiques de la résilience climatique et de la transition énergétique en Afrique», notent les organisateurs qui relèvent que «les discussions seront l’occasion de faire le point et d’avoir des échanges francs et opportuns, de formuler des recommandations sur les voies et moyens par lesquels l’Afrique peut mobiliser des ressources à grande échelle pour atteindre les objectifs de résilience climatique et de transition à faible émission de carbone».

Il est à noter que les assemblées annuelles sont l’événement le plus important du Groupe de la Banque africaine de développement. Elles réunissent environ 3000 délégués et participants chaque année. Elles permettent à l’institution de faire le point, avec ses actionnaires, sur les progrès réalisés, et d’échanger sur des questions-clés concernant le développement de l’Afrique .

 


 


 

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