Tout en maintenant le charbon et le Gaz naturel : Le G7 plaide pour l’accélération de la sortie des énergies fossiles

17/04/2023 mis à jour: 04:37
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Session des ministres du Climat, de l'Energie et de l'Environnement du G7 réunis à Sapporo (nord du Japon)

Les ministres du Climat, de l’Energie et de l’Environnement du Groupe des pays les plus industrialisés plaident, depuis la ville japonaise Sapporo, pour l’accélération du développement des énergies renouvelables et l’abandon des énergies fossiles. 

Le G7 se fixe comme objectif «zéro pollution plastique d’ici 2040», mais ne s’engage pas à renoncer au charbon et encore moins à l’investissement dans le gaz naturel, qui sont un refuge sûr en cas de pénuries d’énergie. Le Japon a insisté dans sa plaidoirie pour que le gaz naturel liquéfié demeure un combustible de transition pendant au moins 10 ou 15 ans. 

Parmi les principales sources d’énergie renouvelables à favoriser, le G7 opte pour le solaire et l’éolien marin et soutient que le développement des sources non épuisables est devenu «doublement cruciale pour lutter contre le changement climatique et amortir la crise énergétique». 

Ainsi, les pays du G7 s’engagent à produire 150 gigawatts d’électricité supplémentaires grâce aux parcs éoliens marins d’ici 2030, et augmenter la capacité de production des panneaux solaires à plus d’un térawatt. «Nous allons augmenter drastiquement l’électricité produite grâce aux énergies renouvelables», affirment les membres du groupe dans un communiqué sanctionnant leur réunion. Concernant l’objectif de zéro émission nette fixé par les Nations unies pour l’horizon 2050, le G7 s’engage à accélérer l’élimination des combustibles fossiles ne recourant pas à des technologies permettant le captage du dioxyde de carbone. 

L’engagement du G7, bien qu’il soit prometteur, reste toutefois vague et non précis dans le temps d’exécution des objectifs, à part le lointain horizon de 2050. Les Etats-Unis, le Japon, l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni, l’Italie et le Canada  ne sont pas parvenus, au bout de leurs discussions, à un engagement sur une date de sortie réelle du charbon dans le secteur de l’électricité. Il s’agit d’une source extrêmement émettrice de gaz à effet de serre. 

La principale «promesse» du G7 concerne l’élimination totale de la pollution plastique d’ici 2040 à travers l’économie circulaire, la réduction ou l’abandon des plastiques jetables et non recyclables. Il ne s’agit pas d’une première puisque certains membres du G7 s’étaient déjà engagés l’année dernière à le faire, mais la nouveauté cette année est dans l’adhésion des USA, du Japon et de l’Italie sur la même ligne de la dépollution plastique. 

En vingt ans, indique un rapport de l’OCDE, la quantité de déchets plastiques a doublé dans le monde, dont seuls 9% sont réellement recyclés. La réunion du G7 intervient après la publication, en mars dernier, du rapport alarmant du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), et qui alertait sur le réchauffement climatique, dont est en cause l’activité humaine, qui atteindra 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle dès les années 2030-2035. 

La réunion des ministres du G7 a, par ailleurs, abouti à la volonté d’œuvrer avec d’autres pays développés afin de rassembler 100 milliards de dollars par an pour aider les pays émergents à lutter contre le réchauffement climatique. Le G7 a réaffirmé que des investissements dans le gaz naturel pouvaient être appropriés pour aider des pays à traverser la crise énergétique actuelle, tout en appuyant la primauté d’une transition énergétique propre. 

Concernant la proposition du Japon de reconnaître l’hydrogène et l’ammoniac comme des combustibles propres pour les centrales thermiques, le G7 a insisté sur la condition d’utilisation de technologies développées à partir de sources «bas carbone et renouvelables». 

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