Le monodrame Moins cinq a été présenté dans la soirée de dimanche au Théâtre régional Malek Bouguermouh de Béjaïa, et ce, pour la 5e fois depuis sa production.
Écrit par Djamel Laâbidi et interprété par Toufik Mezaâche, la pièce porte un regard critique sur une société dans tous ses excès. La présentation est partie d’un dialogue dialectique entre Arkoub (incarné par l’interprète), un jeune homme qui se cherche et son père, symbole d’un conservatisme freinant toute émancipation.
Le texte traite ainsi de nombreuses thématiques, mises en scène à travers des situations, où le comédien a incarné plusieurs personnages matérialisant les contradictions de la société.
Le jeu, enveloppé baigné dans l’humour et parfois dans un ton grave, est ponctué d’un passage poétique et des morceaux musicaux entonnant du bleues. Destiné à un large public, l’auteur a choisi un style d’écriture fluide et accessible, interprété en langue dialectale et des bribes en langues arabe et française. Le décor est limité à une chaise recouverte d’un tissu sombre et une guitare sèche sur son support.
Interrogé, le producteur de Koumaicha, un spectacle primé au Festival international du monodrame de Carthage (Tunis) de 2006, a expliqué que «Moins cinq est un spectacle à travers lequel le public se voit. Il vise à casser certains tabous incrustés dans la société.
Ce qu’on souhaite, c’est que le public retienne la nécessité de nous débarrasser de nos contradictions qui nous empêchent d’avancer dans un monde aux multi-défis». Ce texte fait appel à une autre pièce, le Retard qui a été primé 8 fois en Algérie et une fois au Festival international de l’humour de Sousse (Tunisie).
«Avant, nous décrions un retard dans divers domaines de la vie. Aujourd’hui, malgré les moyens et l’ouverture dont nous disposons, on est, toutefois, à moins cinq de nous en sortir.» Toufik Mezaâche confie enfin au sujet de ces projets qu’il est en étroite collaboration avec le journaliste et auteur Kamel Beniaïche, «son compère, avec lequel il travaille sur un film documentaire de 52 mn, traitant des douleurs de l’histoire de la guerre de Libération dont les événements du 8 Mai 1945».