Avec une production totale de 148 000 m3/jour dont 114 000 à partir d’eaux souterraines et 34 000 en superficielles pour une population de plus d’un million d’habitants, la wilaya de Tiaret accuse un déficit journalier de 56 000 litres/jour, dont 22 000 pour le seul chef-lieu.
Situation exacerbée par un stress hydrique prononcé mais situation relativement maîtrisée de par de nombreux projets jusque-là initiés, dont ceux en urgence», a déclaré le premier responsable du secteur en marge de la célébration de la journée internationale de l’eau.
Pour pallier ce manque qui va certainement crescendo, les responsables, dont ceux de la direction des ressources en eau, proposent, à moyen terme, trois scénarios. L’un devrait valoir à la région, notamment au profit de 22 communes du nord de la wilaya, de bénéficier d’une adduction depuis le projet MAO sur la Macta. Lequel projet a vu son étude réalisée par un bureau sud-coréen.
Cette option propose une dotation journalière pouvant aller jusqu’à 100 000 litres/jour mais cette option est pour l’heure gelée du fait d’absence de financement. Une parenthèse s’ouvre pour dire que des régions limitrophes, comme Relizane voire Mascara, en ont bénéficié mais pas Tiaret, qui comptait même en remettre un quota au projet de raffinerie de pétrole mort-né.
La deuxième proposition est un probable apport de 54 000 m3/jour à partir de la nappe dite «Delaa» dans la wilaya voisine, Laghouat. «Pas moins de 500 forages seront nécessaires pour amener l’eau dans les territoires de la wilaya jusqu’à Rechaiga» explique-t-on.
L’étude a été faite. Le troisième scénario est un apport supplémentaire depuis les nappes «d’Adjermaia» vers Serghine avec 19 forages pour un débit de 33 000/jour.
Dans ce périmètre, l’exploitation par les fellahs connaît déjà son summum. Pour ce qui est des eaux du «Chott Echergui», exploitées en partie pour ces sous-régions sud, il y en aura quelques 34 000 m3/jour en extension depuis Frenda et Sidi Abderrahmane jusqu’à Tiaret.
En marge de cette journée qui s’apparente à une halte pour faire le point, il est utile de rappeler que les populations de Tiaret et certains de ses environs ont pâti ces derniers jours (une dizaine de jours pour certains sites) de ces chutes drastiques en dotation.
Juste de quoi susciter des inquiétudes grandissantes même si les responsables de l’Algérienne des eaux, qui évoquent une panne rétablie, savent que le principal pourvoyeur en eau, le barrage Bekhadda, n’a pas fait le plein cette année.
Cette infrastructure hydrique datant des années 20 n’est remplie qu’à moins de 20% de ses capacités théoriques. Certaines sources parlent de réserves qui tiendraient jusqu’à septembre prochain et sans apports pluviaux supplémentaires, mais les effets se font déjà ressentir.
La dotation journalière moyenne qui était de 106 litres/jour et par habitant a rétréci. S’agit-il de ce scénario envisagé il y a quelques mois par les responsables du secteur pour faire dans la restriction en attendant l’été et sa forte demande ? On n’en sait rien. Au-delà de la situation ainsi exposée, subsiste une volonté des pouvoirs publics d’atténuer les appréhensions et les tensions, vives dans certaines localités.
Des projets ont été réalisés, certains en cours et d’autres envisagés, à l’instar de ces adductions des populations de la contrée de Hamadia (ex-Victor Hugo), il y a le volet gestion dévolue à l’Algérienne des eaux qui a étendu son portefeuille des communes.
Quelque 29 des 42 communes sont sous sa coupe. Hier, en marge de cette journée, le chef de l’exécutif a inauguré le nouveau siège de la direction des ressources en eau réalisé en extension pour plus de 95 millions de dinars. Idem pour le siège de l’unité de l’ADE dont les travailleurs vont pouvoir travailler dans des conditions décentes.