Le nouveau chef d’exécutif a décidé de lancer une grande opération de réhabilitation de cette cité, qu’on continue de qualifier de capitale des Hauts-Plateaux de l’Ouest et de perle du Sersou.
Si l’on se fie à un communiqué, l’Etat sort les gros moyens. Dans ce contexte, précise notre source, «il a été décidé l’entame de grandes opérations d’amélioration urbaine et périurbaine touchant à tous les aspects urbanistiques avec l’implication, outre des services de l’APC, de plusieurs institutions étatiques».
La même source évoque «la daïra, la direction des équipements publics, celle de l’urbanisme, le centre d’enfouissement technique, l’EPIC Tiaret-Nadhafa, l’agence de régulation et d’intermédiation foncière, la DRE, la DTP, l’OPGI, les Forêts, la direction du logement… bref, presque toutes les directions !» pour entamer, chacune en ce qui la concerne, de menus travaux, et ce dès le 1er mai, date symbolique pour le coup de starter afin de redonner son lustre à une ville qui décrépit sous les yeux ahuris de ses population, élus et mouvement associatif local.
La conduite de ces opérations se fera sous les auspices du chef de daïra avec comme cadre réglementaire un comité de la ville de Tiaret qui nous rappelle à tous points de vue le fameux Covit instauré à l’aube des années 2000 qui avait porté, relativement, ses fruits.
Un arrêté de wilaya s’élabore dans ce sens et sera signé par le chef de l’exécutif pour tracer les grandes lignes et s’assigner des objectifs. Noureddine Lazreg, en nous recevant ces jours-ci dans son bureau, est revenu sur les grandes lignes de ce vaste programme censé sortir la ville de sa torpeur et la soustraire de ces plaies hideuses qui la défigurent.
S’agissant des escaliers qui distinguent, caractérisent et structurent la ville de Tiaret, ils devront bénéficier d’une opération de réhabilitation. Une première opération quelque peu ratée n’a pas valorisé outre mesure ces repères.
Jouant un rôle social de premier plan, puisqu’ils permettent de relier les hauteurs vers le centre-ville, les travaux de réhabilitation d’une trentaine d’entre eux vont être entamés dans les tout prochains jours dès que les procédures d’octroi du marché seront finalisées», dira en substance notre interlocuteur qui précise que «même ceux détournés de leur vocation seront récupérés au profit de la collectivité car ils constituent une mémoire de cette ville», faisant référence à l’ex-passage Fifi, qui mène depuis la rue Emir Abdelkader ((ex-rue Bugeaud vers le marché couvert).
Plutôt un bon signe que l’Etat commence à recouvrir sa pleine autorité sur certains dépassements. Evoquer les escaliers à Tiaret c’est parler de «leur spécificités, particularités, leurs aspects architecturaux, voire leur excentricité», pour reprendre un ami qui indique tout de même que «Tiaret compte 36 escaliers et plus de 2000 marches», autant dire que leur évocation rime avec l’histoire sociale, politique voire culturelle de la ville.
C’est dans ce cadre d’ailleurs que le chef de daïra nous a informés qu’une autre grande opération de destruction, d’extensions illicites est menée sans faire de grands bruits.
Pour revenir au communiqué qui a sanctionné la rencontre tenue lundi à la wilaya, on évoque des travaux d’aménagement des ronds-points, aires de jeux et jusqu’aux alentours de la gare de la cité Yetouche (ex-Aïn Guesma). Les services de l’APC, appuyés par d’autres entités, ont dans les faits commencé certaines opérations de désherbage, collecte des déchets inertes, ravalements de trottoirs et d’espaces publics, explique encore Lazreg Noureddine.
Ce responsable, un énarque qui a fait ses preuves dans certaines institutions de Aïn Témouchent et de Mostaganem nous a fait part, en aparté, de sa déprime de voir une si belle ville ployant sous les immondices et gravats et manquant d’attrait, mais s’est dit «résolu à redoubler d’efforts pour sortir de ces ornières».
La grande opération de toilettage impulsée sous les auspices d’Ali Bouguerra vise, au-delà de certains travaux d’aménagement, de réhabilitation, de recréer des espaces de détente au profit de la population locale. Cela commencera par redonner vie à cette autre vitrine locale, touristique, sportive et de détente que privilégie la population. Il s’agit du centre équestre Emir Abdelkader situé à l’entrée nord de la ville.
Cédé il y a quelque temps à la DJS par le secteur de l’agriculture, le centre équestre et son club éponyme va faire l’objet d’une reprise de son espace dont sa clôture, toitures, et espaces verts l’entourant. «Une étude est en cours et une enveloppe lui a été consacrée», a déclaré pour sa part le DJS. Réhabiliter la ville équivaut à parler de ces points noirs sur le réseau routier interne sur 56 km, l’éclairage public, l’organisation de l’activité marchande dans les alentours du marché hebdomadaire à la sortie sud de la ville.
Au même titre que pour trois grands jardins, l’espace situé aux abords de la ville, voie de contournement, sera cédé suivant adjudication. En un mot, la feuille de route déclinée rehaussera à coup sûr une cité dont ses habitants ont de la peine à en parler sans se référer à son passé, car son présent reste cauchemardesque…
Tiaret qui compte plus de 400 000 âmes, qui a depuis longtemps perdu ses charmes, ses repères, nourrit légitimement des ambitions de voir cette ancienne capitale d’une ancienne dynastie redorer son blason. Un blason terni par une conduite des affaires aux antipodes du bon sens, l’incivisme et la rapine alliés à une gestion catastrophique des biens de la collectivité.