La mission de l’ONU au Mali (Minusma) a remis officiellement aux autorités nationales un de ses derniers camps dans une grande ville du nord du pays, Tombouctou, avant la fin de son retrait définitif, a indiqué la télévision publique ORTM.
Le brusque retrait des forces de la Minusma (Mission des Nations unies au Mali), à la demande de Bamako sans aucune concertation autour de l’occupation de ses positions au nord du pays, est une aubaine pour les groupes terroristes qui commencent déjà à faire leur avancée notamment à Tombouctou et à Gao. En effet, avec ses 19 000 soldats, dont 8000 administratifs, le déploiement de cette mission avait un but dissuasif.
Militant politique actif au sein des mouvements de l’Azawad au nord du Mali et ancien candidat aux législatives à Tessalit, Bay Ag Mahmoud trouve «insensé» l’appel au dialogue lancé mardi par la junte militaire, au moment où ses forces «bombardent» des positions de la CMA (Coordination des mouvements de l’Azawad). Dans l’entretien qu’il nous a accordé, il décrit comme inquiétante la situation qui prévaut dans le Nord malien, marquée par «d’intenses activités» terroristes et «des opérations d’hostilité» de l’armée malienne contre les positions de la CMA, tout en laissant les portes ouvertes à l’espoir d’un retour à la paix à travers l’application de l’Accord d’Alger.
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) a indiqué avoir présenté son plan de retrait au ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop.
Jusqu’à hier, deux pays ont réagi à la nouvelle du retrait de la Mission onusienne du Mali. Il s’agit de la Russie et des Etats-Unis. Le département d’Etat américain a exprimé «son regret quant à la résolution de la crise, craignant l’impact que pourrait avoir le départ de la Minusma sur les crises sécuritaires et humanitaires affectant le peuple malien».
La justice malienne est saisie d’une action engagée par la junte au pouvoir contre la mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), accusée d’espionnage, a indiqué le parquet général dans un communiqué, cité hier par l’AFP.