L’ancien ministre des Affaires étrangères espagnol, José Manuel Garcia-Margallo, a critiqué hier les actions de l’actuel gouvernement de Pedro Sanchez, après son revirement dans le dossier sahraoui et la suspension par l’Algérie du traité bilatéral d’amitié, de bon voisinage et de coopération, estimant que c’était «une erreur» d’aller se plaindre à l’Union européenne (UE).
Dans son intervention lors d’une émission sur la chaîne espagnole Telecinco concernant la crise diplomatique avec l’Algérie, M. Garcia-Margallo a critiqué les actions de l’Exécutif espagnol et déclaré ironiquement : «C’est un exploit diplomatique qu’aucun gouvernement n’a réalisé jusqu’à présent», soulignant toutefois que «le problème n’est pas l’Espagne, mais Sanchez».
«Les dernières démarches que le gouvernement a entreprises, comme se rendre à Bruxelles, me semblent une erreur», a jugé l’ancien chef de la diplomatie espagnole, expliquant que ce que l’Algérie a suspendu, c’est l’accord d’amitié, de bon voisinage et de coopération signé en 2002. Et de poursuivre : «Alger reproche à Madrid l’ingérence regrettable de l’UE et dissocie la suspension de l’accord des engagements commerciaux avec l’UE.»
Il a, dans ce sens, blâmé le Premier ministre, Pedro Sanchez, d’avoir commis des erreurs au Maghreb, qualifiant cette crise avec l’Algérie de «plus grand désastre diplomatique en Espagne depuis 1975 et on le voit venir».
L’homme politique a ajouté que le gouvernement espagnol, à travers ses démarches et son revirement dans le dossier du Sahara occidental, «a réussi à susciter la méfiance de l’Algérie, du Maroc et du Front Polisario».
«Sanchez a perdu sa crédibilité auprès de l’Algérie et c’est très difficile de la récupérer», a-t-il prédit. Enfin, M. Garcia-Margallo n’a pas manqué de rappeler que, dorénavant, «c’est l’Italie qui va remplacer l’Espagne comme partenaire stratégique» de l’Algérie.