L’Algérie, qui ambitionne d’ici à 2030 de couvrir à hauteur de 60% les besoins en eau potable à partir du dessalement de l’eau de mer, s’est dotée, en mars dernier, d’une agence nationale de dessalement de l’eau (Ande), créée en vertu d’un décret exécutif, publié au Journal officiel et signé par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane.
Avec l’augmentation des stations de dessalement de l’eau de mer, l’Algérie a définitivement retenu cette stratégie pour assurer sa sécurité hydrique. Pour ce faire, l’adoption d’une politique associant les différentes compétences scientifiques s’est imposée telle une option incontournable. Dans cette perspective, l’Agence thématique de recherches en sciences et technologie (ATRST) a lancé un appel à propositions. Elle vient de sélectionner 18 projets, sur un ensemble de 33, dont elle assurera l’accompagnement et le financement.
La démarche s’inscrit dans la droite ligne de la politique nationale qui tend à favoriser la création de synergie entre le secteur de la recherche scientifique et du développement technologique et le monde économique. Face à l’accélération des risques climatiques, le regain démographique, et le développement socioéconomique, les pouvoirs publics ont été confortés dans le choix du processus de désalinisation. L’exploitation des ressources non conventionnelles pour assouvir les besoins croissants du secteur s’est imposée en ultime recours.
L’Algérie, qui ambitionne d’ici à 2030 de couvrir à hauteur de 60% les besoins en eau potable à partir du dessalement de l’eau de mer,, s’est dotée, en mars dernier, d’une agence nationale de dessalement de l’eau (ANDE), créée en vertu d’un décret exécutif, publié au journal officiel et signé par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane. Sa mission englobe la supervision de l’achèvement, l’exploitation et l’entretien des usines de dessalement en construction, ainsi que des installations et équipements connexes.
Elle sera également chargée de la réalisation de toutes les études et analyses relatives aux nouveaux projets dans le domaine, et de la coordination de leur mise en œuvre jusqu’au processus de distribution. Actuellement, l’Algérie dispose de 12 stations de dessalement qui soutiennent 80 barrages dédiés à l’approvisionnement en eau. Sauf que le dispositif implique des technologies de pointe, outre son aspect énergivore.
Les retombées néfastes sur l’environnement immédiat sont aussi à prendre en compte. L’initiative de l’ATRST intervient pour soutenir une stratégie à double dimension : l’accessibilité au précieux liquide et la limitation des impacts sur les écosystèmes marins.
D’où le choix étudié des thèmes des projets. Ces derniers portent sur les volets relatifs à l'analyse, le prétraitement, le traitement, le post-traitement, les filtres utilisés dans l'osmose inverse, les impacts de l'assainissement engendrés par les usines de dessalement sur les écosystèmes marins des côtes algériennes, outre les applications des énergies renouvelables (ENR) en la matière.
Les porteurs de projets, précise l’Agence, «travailleront en partenariat avec plusieurs entreprises et opérateurs économiques» dont les stations de dessalement de l'eau de mer, l’Ande la Chambre algérienne de la pêche et de l’aquaculture, l'Entreprise nationale de génie civil et bâtiment (ENGCB) filiale de Sonatrach, la société Algerian Energy Company (AEC), de l'Agence nationale de gestion intégrée des ressources en eau (Agire), entre autres. Dans cette optique, une convention avec l’École polytechnique d’Alger a, d’ailleurs été signée, la semaine dernière, pour la concrétisation d’un projet sur la «Modélisation, commande et diagnostic des systèmes de dessalement membranaire».