L’Algérie, qui compte actuellement 25 stations de dessalement de l’eau de mer (SDEM), occupe la première place à l’échelle africaine dans ce domaine, selon le PDG d’Algerian Energy Company (AEC), Lahcene Bada.
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé, jeudi dernier, que les stations de dessalement en cours de réalisation «commenceront à fonctionner progressivement à partir de février 2025». Il a insisté sur la nécessité d’assurer «l’approvisionnement en eau potable avant le mois de Ramadhan prochain». Lors de l’inauguration de la 32e édition du Salon de la production algérienne, il a souligné l’importance de la mise en service des stations de dessalement situées à El Tarf, Béjaïa, Boumerdès et Oran, dont la capacité totale de production atteindra 1,5 million de mètres cubes par jour.
Le président de la République a ainsi élevé le dessalement de l’eau de mer au rang de priorité nationale, en le présentant comme un défi et un projet éminemment politique. Cette vision traduit une prise de conscience des enjeux liés à l’eau, ressource indispensable pour garantir la stabilité, la sécurité et le développement socio-économique du pays. En investissant massivement dans le dessalement, l’Algérie réduit sa dépendance vis-à-vis des aléas climatiques et sécurise son approvisionnement en eau. Cette souveraineté hydrique, consubstantielle à la souveraineté alimentaire, est un facteur clé pour préserver l’autonomie du pays. L’Etat a investi massivement dans ce secteur pour faire face à la pénurie d’eau, notamment à la lumière de la diminution des stocks des barrages, dont certains ont été complètement à sec, comme celui de Bakhadda de Tiaret l’été dernier.
Une capacité de 3,6 millions m3/jour
Cette démarche s’inscrit également dans une vision à long terme, où le dessalement de l’eau de mer, associé à une gestion rationnelle des ressources disponibles, représente une solution durable pour garantir l’autosuffisance hydrique du pays. L’Algérie, qui compte actuellement 25 stations de dessalement de l’eau de mer (SDEM), occupe la première place à l’échelle africaine dans ce domaine, selon le PDG d’Algerian Energy Company (AEC), Lahcene Bada. 11 stations de dessalement sont prévues dans le cadre du programme complémentaire lancé en 2022.
Il faut savoir qu’actuellement, l’Algérie produit 2,1 millions de mètres cubes par jour, avec un parc existant de 14 stations de dessalement réparties tout au long de la bande côtière du pays. Avec le lancement du programme complémentaire du président de la République, qui est constitué de cinq nouvelles stations (chaque station dispose d’une capacité unitaire de 300 000 m3/jour), l’Algérie atteindra 3,6 millions de mètres cubes par jour une fois les projets mis en service. L’apport global étant de 1,5 million de mètres cubes par jour.
S’agissant de l’implantation de ces stations en cours de réalisation, elles sont réparties sur le littoral, à commencer par Oran, où une station est réalisée à Cap Blanc, en raison du stress hydrique bien prononcé dans la région. Les quatre suivantes sont respectivement installées à Fouka (Alger), pour Blida et l’Algérois, à Cap Djenet (Boumerdès), à Toudja (Béjaïa) et la dernière est située à l’extrême est, dans la wilaya de Taref.
Le stress hydrique, qui a affecté le pays, a amené les pouvoirs publics à engager un programme d’urgence «pour la sécurisation des zones côtières en alimentation en eau potable par le recours au dessalement de l’eau de mer». Pour le renforcement et la sécurisation de l’alimentation de la population en eau potable, les pouvoirs publics ont décidé de recourir à l’exploitation des ressources non conventionnelles, plus particulièrement le dessalement de l’eau de mer à travers la réalisation de nouvelles stations qui s’ajouteront à celles existantes.
Ils ont souligné à maintes reprises et à diverses circonstances l’importance de ces projets face aux défis du changement climatique et à la croissance socioéconomique, tout en mettant en avant l’expertise de l’Algerian Energy Company (AEC). Cette entreprise publique, détenue à 100% par Sonatrach, joue un rôle clé dans la réalisation de ces projets d’envergure. Ses compétences permettent d’intégrer les dernières technologies et garantir une efficacité optimale. Le président de la République a salué son expérience acquise dans la réalisation de ces stations, d’autant plus que les effets des changements climatiques, les habitudes urbaines et la croissance démographique font que cette ressource est devenue plus rare.