Station de dessalement de Cap Blanc à Oran : Le PDG de Sonatrach insiste sur le fonctionnement continu des installations

18/01/2024 mis à jour: 01:29
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Photo : D. R.

Avec un taux dépassant les 45%, Rachid Hachichi, le président-directeur général de Sonatrach, s’est montré satisfait de l’avancement des travaux de la nouvelle station de dessalement d’eau de mer de Cap Blanc à Oran.

Au cours de cette visite entamée sur le chantier le 16 janvier dernier, le premier responsable de la Compagnie nationale dont les filières AEC et GCB (pour les travaux) sont impliquées dans la réalisation du projet a notamment insisté sur un fonctionnement continu et sans accroc de l’usine juste après son démarrage prévu  en décembre de cette année.

Le délai de 25 mois imparti depuis le lancement du projet est jugé très court mais le défi tend à être relevé grâce à une organisation efficace adoptée depuis le début et avec un personnel 100/% algérien. Pour la première fois, ce sont également des qualifications nationales qui interviendront dans la partie off-shore.

«La construction c’est bien, terminer dans les délais, c’est très bien mais ce n’est pas tout car il faudra ensuite s’assurer de la continuité du fonctionnement des installations», a-t-il préconisé, sous entendant que «tant que les barrages ne sont pas pleins, tous les regards seront focalisés sur nous (les différentes stations de dessalement d’eau de mer existantes ou en chantier sur le littoral algérien)».

Les délais concernent tout aussi bien l’acquisition, en parallèle, depuis l’étranger et l’acheminement selon le planning établi de l’ensemble des équipements nécessaires pour la production de l’eau. Le gros des installations est prévu pour le mois de mars prochain et on prévoit déjà 18 rotations pour leur acheminement sur le site.

Le reste suivra graduellement entre juin et juillet. Le responsable de Sonatrach a insisté sur la formation en amont de l’ensemble du personnel qui aura pour tâche de faire tourner l’usine, chose à laquelle les responsables du projet ont affirmé que celle-ci se fera en même temps que l’installation des machines.

Il restera le problème des membranes filtrantes, fruit d’une technologie avancée, exigeant de l’entretien et des changements périodiques. Si ce point a été soulevé, c’est que le problème s’est déjà posé pour les installations anciennes dont celle d’El Mactaa (capacité théorique de 500 000 m3 par jour jamais atteintes).

Pour le cas de la station de Cap Blanc, et c’est valable pour les autres stations en construction, on compte bien éviter ces déconvenues en optant pour une installation flexible  évitant des arrêts intempestifs et pour une démarche préventive afin de garantir un fonctionnement optimal et continu. 25 000 membranes sont nécessaires pour l’usine de Cap Blanc.

Le fournisseur de ces équipements garantit un fonctionnement de 2 à 3 ans après la mise en service mais au-delà, hormis l’entretien, ce sont 10 à 15% qu’il faudra changer chaque année. «Le délai raisonnable d’acquisition est de 6 mois et ce matériel ne s’accommode pas avec le stockage sinon, en cas de nécessité, la température ne doit pas excéder les 22 %, ce qui est difficile à garantir en été», explique-t-on à ce sujet pour s’arranger de sorte que les acquisitions se fassent en hiver.

L’emploi est un autre point soulevé lors de cette visite. Le chantier emploie en ce moment 1500 personnes de manière permanente dont les deux tiers sont recrutés par la filiale GCB, le reste par 5 sous-traitants impliqués dans le projet.

Pour finir dans les délais, la cadence est soutenue mais insiste-t-on encore, cela ne doit pas se faire au détriment de la sécurité notamment celle des ouvriers. «Les conditions de travail doivent également être optimales car nous visons zéro accident», a-t-on assuré.

L’option qui consiste à recourir aux stations de dessalement a été envisagée dès le début des années 1990. A l’époque, les récalcitrants avançaient l’argument de dépendre d’une technologie avancée que nous sommes loin de maîtriser pour privilégier les captations des eaux naturelles.

Aujourd’hui, avec le stress hydrique qui se généralise, le dessalement paraît comme une solution incontournable. Même si le process est toujours l’apanage de quelques grandes sociétés mondiales, l’Algérie a acquis une expérience indéniable dans la réalisation et le fonctionnement des installations, ce que, de l’avis du responsable de Sonatrach, elle compte bien exporter.

Le PDG du groupe Sonatrach a poursuivi, hier, sa visite aux différentes unités de Sonatrach au niveau de la zone industrielle d’Arzew, ainsi qu’à la station de dessalement d’eau de mer d’El Mactaa.

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