Une réunion consacrée au projet du SoutH2Corridor regroupant les différents partenaires européens ainsi que l'Algérie et la Tunisie se tiendra dans les prochains mois, en vue d’une déclaration d'intention visant à mettre en œuvre le projet.
C'est ce qu'a annoncé le directeur général des marchés énergétiques et Infrastructures du ministère italien de l'Environnement et de la Sécurité énergétique, Alessandro Noce, lors d’une conférence organisée à Rome, le 30 octobre 2024 en collaboration avec la Confédération générale de l'industrie italienne, (Confindustria), intitulée «Les entreprises italiennes et le défi du SoutH2Corridor».
Le ministre de l'Environnement et de la Sécurité énergétique, Gilberto Pichetto Fratin, a déclaré a cette occasion : «Grâce à notre relation avec l'Afrique, nous pouvons être l'une des entités d'importation, de transit et d'exportation de production qui se déroule au Sud, sur le continent africain, en utilisant des sources renouvelables pour la production. Grâce aux accords que nous avons conclus avec l'Allemagne et l'Autriche, en mai dernier, nous pourrons utiliser le projet South Corridor pour devenir un important pôle énergétique et exploiter l'hydrogène».
Le ministre italien a en outre annoncé que son département présentera le 26 novembre, peu après la fin de la COP29 «le plan stratégique national pour l'hydrogène».
Les participants à la conférence, représentant de nombreuses entreprises italiennes, ont notamment discuté, selon la presse italienne, du rôle du gazoduc qui reliera l’Algérie à l’Europe, dans la stratégie italienne de l'hydrogène.
«Notre approche sur le Corridor Sud H2 – est très concrète, car nous sommes conscients que nous sommes confrontés à un défi difficile mais réalisable. L'Italie est naturellement adaptée à l'importation d'hydrogène et nous avons la possibilité de faire de cette infrastructure une opportunité de développement», a notamment déclaré le représentant du ministère italien de l'Environnement et de la Sécurité énergétique. «Nous collaborons déjà avec l'Autriche et l'Allemagne et, au niveau de la gouvernance, nous avons défini les règles sur la manière de procéder dans les années à venir. La Suisse agira en tant qu'observateur», a ajouté le même responsable.
Incitations et de procédures d’autorisation
«Au cours de l'événement, d'éventuelles collaborations industrielles avec les pays d'Afrique du Nord, tant pour la construction d'usines locales de production d'hydrogène durable que pour l'exportation de savoir-faire technologique ont été évoquées», rapporte notamment Energiaoltre. La production et l’importation de d'hydrogène à partir d’Algérie, via le Corridor Sud H2 «peuvent être des facteurs favorables à la diffusion de l'hydrogène, qui aujourd'hui en Italie a encore un coût trop élevé». «Le développement du projet SouthH2 Corridor est important avant tout parce qu’il implique la question de la sécurité énergétique», a pour sa part déclaré Aurelio Regina, délégué à l'énergie de la Confindustria.
«Le Corridor Sud H2 a expliqué Gaetano Mazzitelli, directeur commercial et réglementaire de la société italienne de transport et de distribution de gaz nature (Snam), reliera l'Italie à l'Afrique du Nord, via Mazara, à l'Autriche et à la Bavière, via Tarvisio. Il s'agit d'un projet promu par la Snam et ses filiales, inclus dans le Plan Mattei, et apprécié par la Commission européenne, qui l'a inclus dans l'IPCEI (Projet important d'intérêt européen commun). Cela leur permettra de bénéficier d’incitations et de procédures d’autorisation accélérées».
«Le corridor, a noté Mazzitelli, est conçu pour produire 150 TWh d'énergie par an, dont 70 TWh pour l'Europe et 80 TWh pour l'Italie. Nous utiliserons 60% des gazoducs existants et 40% des nouveaux gazoducs. La première phase sera consacrée aux importations et exportations, tandis que la seconde impliquera le développement du système national, toutes les connexions régionales et l'expansion de l'électricité. (...) Un élément très important à souligner est qu'aujourd'hui le transport de l'hydrogène sur le réseau italien coûte le même prix que le gaz, voire moins : le méthane circule actuellement à 3,3 € le mètre cube, l'hydrogène coûtera 2,4 € le mètre cube».