L'ONG Save the Children alerte sur les conséquences dramatiques de près de quatre mois de combats entre l'armée et les paramilitaires au Soudan, créant une situation de crise dans ce pays d'Afrique de l'Est.
Les batailles ont laissé derrière elles des milliers de corps en décomposition, ce qui soulève des préoccupations sérieuses concernant le risque d'épidémies, compte tenu des conditions sanitaires précaires et des infrastructures fragilisées.
Save the Children souligne que Khartoum est en proie à la décomposition de milliers de cadavres dans les rues, tandis que les morgues sont débordées et souffrent de coupures de courant. Cette situation précaire s'ajoute à la guerre opposant l'armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane aux Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo. Jusqu'à présent, plus de 3 900 décès ont été recensés par l'ONG Acled, et plus de quatre millions de personnes ont été déplacées ou sont devenues réfugiées, selon les dernières estimations de l'ONU.
La situation est particulièrement difficile pour les familles qui ne peuvent pas offrir des funérailles dignes à leurs proches décédés. Le manque d'électricité et l'incapacité à évacuer les corps en raison des combats ont créé une double menace en exposant les habitants à des risques d'épidémies. La majorité des principaux hôpitaux de la capitale, sur un total de 89, sont hors service en raison des attaques ou des pillages, laissant la population vulnérable face à la propagation de maladies.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) signale 53 attaques contre des structures de soins depuis le début des hostilités en avril, entraînant la mort de 11 personnes. La saison des pluies, qui a débuté en juin, aggrave la situation en créant des eaux stagnantes propices aux épidémies telles que le paludisme, le choléra et la dengue. Des cas de choléra et de rougeole ont déjà été signalés dans diverses régions du pays. Les récents affrontements ont accru la violence à Khartoum, avec des attaques aériennes ciblant des zones résidentielles par l'armée de l'air et des ripostes des paramilitaires utilisant des drones.