Des frappes aériennes ont touché samedi plusieurs quartiers de la capitale soudanaise Khartoum, provoquant la mort d'au moins 17 personnes, dont cinq enfants, alors que les combats dans le pays entrent dans leur troisième mois, sans qu'aucun des deux camps ne prenne l'avantage.
Les Etats-Unis et l'Arabie saoudite ont annoncé dans la soirée que l'armée et les Forces paramilitaires de soutien rapide (FSR), auxquelles elle est opposée, sont convenues d'une trêve de 72 heures à compter de dimanche matin.
Par le passé, aucune des trêves annoncées n'ont été complètement mises en oeuvre.
Le conflit a déplacé 2,2 millions de Soudanais et tué des centaines de personnes, plongeant la région du Darfour dans une "calamité humanitaire", selon les Nations unies.
L'armée a l'avantage de la puissance aérienne à Khartoum et dans les villes voisines d'Omdurman et de Bahri, tandis que les FSR se sont installées dans les quartiers résidentiels. Vendredi et samedi, l'armée a semblé intensifier ses frappes aériennes.
Dans un discours publié par l'armée vendredi, le général Yassir Al-Atta a averti la population de ne pas s'approcher des maisons occupées par les forces de sécurité.
"Parce qu'à ce stade, nous les attaquerons n'importe où", a-t-il déclaré sous les acclamations. "Entre nous et ces rebelles, il n'y a que des balles", a-t-il ajouté, semblant rejeter les tentatives de médiation.
Le ministère de la santé de Khartoum a confirmé un bilan établi par des volontaires locaux samedi, selon lequel 17 personnes, dont cinq enfants, ont été tuées dans le secteur de Mayo, dans le sud de Khartoum, et 25 maisons ont été détruites.
Ces frappes sont les dernières en date d'une série d'attaques aériennes et d'artillerie sur ce quartier pauvre et densément peuplé de la ville, dont la plupart des habitants n'ont pas les moyens de partir.
À El-Geneina, dans l'ouest du Darfour, plus de 270.000 personnes ont fui vers le Tchad, après que plus de 1.000 personnes ont été tuées lors d'attaques que les habitants et les États-Unis ont imputées aux FSR et aux milices alliées.
À Khartoum, la guerre a entraîné des coupures d'électricité, d'eau et d'accès aux soins de millions de personnes restées dans la capitale. Les habitants ont aussi dû rationner la nourriture et font état de pillages généralisés.