Cinq personnes ont été tuées hier dans des tirs contre l'une des dernières installations médicales en service à Omdourman, ville voisine de Khartoum, selon l'AFP une source médicale qui a imputé l'attaque aux paramilitaires.
Cette source à l'hôpital Al-Nao, qui a requis l'anonymat pour des raisons de sécurité, a indiqué que des bénévoles travaillant pour l'établissement figuraient parmi les cinq morts. Selon cette source, les Forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires), en guerre avec l'armée depuis avril 2023, ont tiré des obus qui «ont atterri dans le jardin adjacent au bâtiment de l'hôpital».
L'hôpital Al-Nao, soutenu par l'ONG Médecins sans frontières (MSF), se trouve dans une zone contrôlée par l'armée soudanaise et a été attaqué à plusieurs reprises déjà par les paramilitaires, selon des sources médicales.
Depuis avril 2023, le Soudan est ensanglanté par un conflit opposant le chef de l'armée Abdel Fattah al-Burhane à son ancien allié Mohamed Hamdane Daglo, chef des FSR. Ces dernières semaines, les combats se sont intensifiés quand l'armée a progressé dans la capitale face aux FSR. Samedi, au moins 60 personnes ont été tuées et plus de 150 autres blessées dans une attaque des FSR contre un marché d'Omdourman, selon une source médicale.
La guerre a tué des dizaines de milliers de personnes, déplacé plus de 12 millions de personnes et créé «la plus grande crise humanitaire jamais enregistrée», selon le Comité international de secours. Les deux belligérants ont été à plusieurs reprises accusés de cibler des civils et de bombarder indistinctement des zones résidentielles, y compris des établissements de santé.