Son recueil de nouvelles a été édité en Algérie : Pierre Amrouche, un désir d’Afrique

29/03/2022 mis à jour: 02:30
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L’écrivain et poète franco-algérien, Pierre Amrouche, fils du grand intellectuel et patriote algérien Jean El-Mouhouv Amrouche, vient de publier en Algérie son premier recueil de nouvelles Le chien de ta mère aux éditions Koukou. Il s’agit une première qui fait plaisir à Pierre Amrouche, l’un des grands experts en art africain.

La publication de mon premier recueil de nouvelles en Algérie, La terre des mes ancêtres (Jean, Taos et Fadhma, Ndlr), est un moment de une grande joie», a-t-il confié, vendredi dernier à El Watan, en marge d’une vente-dédicace de son dernier opus au Salon international du livre d’Alger. 

Ces nouvelles, issues de son ardente passion africaine, tournent autour «des coutumes liées au Vaudou, une religion très importante au Togo, Benin, Nigeria et au Ghana. Ce sont des histoires de la vie de tous les jours qui rencontrent la religion Vaudou», résume ce photographe et auteur de nombreux catalogues de collections et des articles sur les arts primitifs africains. 

L’édition algérienne de cet ouvrage, édité récemment chez Editions Continents à Lomé (Togo), est préfacée par l’anthropologue Tassadit Yacine, pour qui l’auteur des ces nouvelles est habité par un «fort désir d’Afrique». 

«Ces nouvelles, nées de la vie ‘africaine’» de Pierre Amrouche, ne sont que la traduction esthétique d’une existence consacrée à ce continent dont elles portent la marque. La fiction est ancrée sur des savoirs ancestraux qui se transmettent entre initiés. 

Initié, Pierre Amrouche l’est, c’est pourquoi, il est attaché à la terre et à la magie de l’Afrique. Sa vie, son action renouent peut-être avec le désir d’africanité de Jean Amrouche, son père, qui signifie paix et liberté pour son pays, mais aussi pour l’ensemble du continent africain arrosé par le sang des ancêtres, noirs et blancs, pour recouvrer leur dignité», écrit cette grande spécialité du monde berbère, pour qui ces nouvelles sont une invitation à «pénétrer au cœur du secret, voire du mystère». 

Dans sa préface, elle décrit Pierre Amrouche qui a étudié l’archéologie et l’épigraphie égyptienne, comme «un garant de l’histoire et de la mémoire des objets africains» car «sans ancrage historique et rituel, ils perdraient tout leur sens». Sa passion africaine, Pierre Amrouche la doit beaucoup à son grand-père maternel, Pierre Molbert, issu d’une famille française d’Algérie, qui était passionné d’histoire et d’archéologie. «Durant mon enfance algéroise, il m’emmenait sur les fouilles et visiter des ruines archéologiques.

 Tout petit, c’est ce qui m’avait passionné avant de devenir un antiquaire. Ensuite, je me suis centré sur l’art africain. Cela trente ans que je vis au Togo, un pays attachant», se remémore le petit-fils de la poétesse kabyle Fadhma Ait Mansour. Quid des liens entre le Togo, sa principale source d’inspiration, et l’Algérie, le pays de ses ancêtres ? 

«Les sociétés africaines, quelles soient d’Afrique du Nord, ou d’Afrique de l’Ouest, sont fraternelles, avec un respect des ancêtres, de la culture et de la nature», décrit-il, tout en se disant favorable à la publication de ses ouvrages dédiés aux arts antiques africains, en Algérie, en cas d’une demande du public. 

Par ailleurs, il a annoncé une prochaine publication sous forme d’un livre des lettres adressées par Fadhma Ait Mansour à son fils, le poète berbère, celui qui ne savait pleurer qu’en kabyle.  

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