La quête d’amélioration du niveau de vie des habitants de la planète nécessitera une utilisation plus importante des engrais dont la production est fortement liée au gaz naturel.
Dans son dernier rapport du Global Gas Outlook 2050, le forum des pays exportateurs de gaz, GECF, a souligné la perspective d’augmentation de la demande mondiale d’énergie primaire d’environ 20% d’ici 2050.
Et dans ce futur marqué par le développement à la fois économique et démographique, le gaz naturel prendra pleinement une part importante dans le mix énergétique et augmentera de trois points de pourcentage pour atteindre 26% d’ici 2050.
La demande mondiale culminera à 5360 Gm3 en 2050 et le commerce mondial du gaz naturel connaîtra une hausse de 40% alors que celui du GNL va doubler. Cette demande en constante évolution répondra au besoin primordial d’assurer la sécurité alimentaire de 9,7 mds d’êtres humains devant constituer la population mondiale en 2050.
La quête d’amélioration du niveau de vie des habitants de la planète nécessitera une utilisation plus importante des engrais dont la production est fortement liée au gaz naturel. Dans une note publiée mercredi sur le site du GECF, ce rôle essentiel du gaz naturel dans la réalisation des objectifs de développement durable des Nations unies, dont la lutte contre la faim dans le monde est bien soulignée.
Dans son rapport mensuel du mois de mars, le GECF consacre un article de fond au rôle des engrais dans la garantie de la sécurité alimentaire. Avant la guerre en Palestine, on estimait le nombre de personnes souffrant de faim à 735 millions d’individus, soit 9,2% de la population mondiale.
En Afrique subsaharienne, 22,5% de la population souffre de sous-alimentation. «Les engrais jouent un rôle central dans l’agriculture moderne, contribuant de manière significative à l’augmentation des rendements agricoles et de la production alimentaire globale», indique l’article du GECF en notant que les engrais contribuent à 50% de la production alimentaire mondiale et son absence risque d’aggraver la crise alimentaire.
Le gaz naturel, note la même source, est la principale matière première pour la synthèse de l’ammoniac, composant clé à base d’azote.
Rendements agricoles
«Le procédé Haber-Bosch, qui combine l’azote de l’air avec l’hydrogène dérivé du gaz naturel, est responsable de la production de plus de 70% de la production mondiale d’ammoniac, le reste étant obtenu par gazéification du charbon», explique le rapport. L’application d’engrais azotés, a permis d’accroître les rendements des cultures de blé et de riz.
«L’amélioration des rendements agricoles contribue directement à améliorer la disponibilité et l’accessibilité des aliments, jouant un rôle crucial dans l’atténuation de la faim dans le monde», lit-on dans le rapport rappelant les statistiques de la Banque mondiale sur la consommation d’engrais et de nutriments qui a été multipliée par quatre depuis 1960.
Une tendance qui se poursuivra comme l’assure l’International Fertilize Association IFA, qui prévoit une hausse de consommation à court et moyen termes, de 2% en glissement annuel en 2024, et d’environ 1,6% en glissement annuel au cours des trois prochaines années.
Outre les engrais, l’apport du gaz naturel à la sécurité alimentaire est aussi lié à d’autres aspects de la production agricole notamment dans la transformation alimentaire. «Le gaz naturel est utilisé pour le chauffage, qui est essentiel à la culture dans des environnements contrôlés.
Il est également utilisé dans les industries de transformation des aliments pour la cuisson et le chauffage, où une énergie thermique est requise». Aussi, dans la réfrigération et le stockage frigorifique des produits alimentaires qui nécessitent l’apport énergétique du gaz.
«Cela est particulièrement important pour gérer la chaîne d’approvisionnement alimentaire mondiale, en garantissant que les aliments puissent être transportés de manière sure et efficace».
L’amélioration des rendements agricoles participe fortement à l’amélioration des conditions de vie des populations rurales et ouvre des perspectives d’essor économique viable.
«La stabilité des marchés du gaz naturel est liée à la sécurité alimentaire mondiale. Il est impératif de continuer à investir dans la production naturel, dans les industries en aval telles que les engrais, et dans le renforcement des chaînes de valeur logistiques, afin de garantir que les produits agricoles soient disponibles, accessibles et abordables», soutient le GECF.