Sommet arabe d’urgence sur les développements de la question palestinienne : Tebboune boycotte un rendez-vous «accaparé par un groupe de pays»

04/03/2025 mis à jour: 18:29
4582
Abdelmadjid Tebboune, président de la République

La question palestinienne est-elle devenue, pour certains pays arabes, une chasse gardée ? Il semblerait que des pays dits «influents» au Moyen-Orient cultivent l’exclusion au sein même de la Ligue arabe, censée être un lieu de concertation et de resserrement des rangs pour mieux défendre la cause «sacrée». 

Ce constat est fait par le président Abdelmadjid Tebboune, qui a décidé de boycotter ce Sommet arabe d’urgence, prévu demain au Caire (Egypte). Le chef de l’Etat, selon l’APS qui cite une source bien informée, a chargé le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, de participer au sommet.

 «Cette décision intervient dans le contexte des déséquilibres et des lacunes qui ont entaché le processus de préparation de ce sommet, dans la mesure où ce processus a été monopolisé par un groupe limité et étroit de pays arabes, qui ont accaparé la préparation des outcomes du prochain sommet du Caire sans aucune coordination avec le reste des pays arabes, qui sont tous concernés par la question palestinienne», a fait savoir la même source. 

Abdelmadjid Tebboune, ajoute cette source, «éprouve un sentiment d’insatisfaction par rapport à cette façon de faire, basée sur l’inclusion de pays et l’exclusion d’autres, comme si le soutien de la cause palestinienne était devenu aujourd’hui le monopole de certains et pas d’autres». «Alors que la logique des choses a été et demeure toujours de consolider l’unité arabe et de renforcer le rassemblement de tous les pays arabes autour de la cause palestinienne, qui reste leur cause centrale, d’autant plus que cette dernière est confrontée à des défis existentiels qui visent à s’attaquer au projet national palestinien dans son essence», indique la même source. 

Kaïs Saïed fait aussi l’impasse sur le rendez-vous 

L’agence algérienne rappelle dans ce sens : «C’est là l’approche que l’Algérie a toujours appelé à en faire le référant et la boussole, et notre pays continue de consacrer son mandat au Conseil de sécurité à la défense de la cause palestinienne, une voix arabe qui dit la vérité, une voix arabe qui défend les droits des opprimés et une voix arabe qui n’attend aucune récompense ou reconnaissance de ses frères, mais qui se lamente et déplore l’état actuel de la nation arabe.» 

Le président tunisien, Kaïs Saïed, lui aussi ne participera pas personnellement à ce rendez-vous. Mais la présidence tunisienne ne donne aucune explication. 

C’est le ministère tunisien des Affaires étrangères qui a annoncé, dans un communiqué rendu public hier, que «la Tunisie participera bien au sommet, représentée par le ministre Mohamed Ali Nafti». 

En tout cas, l’exclusion de plusieurs pays membres de l’organisation panarabe a commencé depuis une quinzaine de jours. Le 21 février dernier, le prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salmane, avait organisé un mini-sommet arabe qui a réuni les dirigeants de seulement six pays, en l’occurrence les membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG), le roi de Jordanie Abdallah II et le président égyptien Abdel Fattah Al Sissi. 

Ce mini-sommet avait déjà pour objectif de discuter d’un plan en réponse à la proposition du président américain, Donald Trump, de déplacer la population de Ghaza vers l’Egypte et la Jordanie. 
 

Copyright 2025 . All Rights Reserved.