La situation hydrique à Constantine a atteint un point critique. Sans céder à l’alarmisme et parler de stress et pour sauver certaines cultures, les autorités de la wilaya viennent d’opter pour un palliatif face à la très faible pluviométrie enregistrée dans la région.
Hier et lors de sa visite aux projets du secteur de l’hydraulique, le wali de Constantine, Abdelkhalek Sayouda, a annoncé à la presse avoir autorisé les agriculteurs à recourir à l’irrigation à partir des eaux de l’oued Rhumel après les résultats rassurants des analyses fournies par le laboratoire de la société de l’eau et de l’assainissement de Constantine (Seaco).
«Lors de notre visite à la station d’épuration de la commune de Hamma Bouziane, nous avons vu les résultats des analyses et que l’eau résiduaire est traitée et peut être utilisée dans l’irrigation. C’est pourquoi nous avons donné notre accord, particulièrement après la sécheresse qui a sévi dans la région», a-t-il déclaré.
Cette mesure se veut comme une première dans la wilaya, surtout que les agriculteurs ont réclamé l’irrigation à partir des oueds à maintes reprises, mais en vain. «Les agriculteurs n’ont pas été autorisés, car les analyses physicochimiques étaient positives attestant que l’eau n’est pas pure.
Mais il y a eu une évolution, suite à l’installation de certains équipements qui ont donné de bons résultats», a ajouté le wali. Hier, la direction des services agricoles de la wilaya de Constantine a donné des instructions aux agriculteurs pour réduire la consommation d’eau.
La priorité dans l’irrigation est donnée aux céréales, aux arbres fruitiers et à la culture de la pomme de terre. Par ailleurs, la wilaya a bénéficié également de grands projets structurants notamment pour l’alimentation en eau potable et les stations d’épuration (Step), à l’instar de la station d’épuration d’Ali Mendjeli qui a été lancée en 2016.
Ce projet est devenu un point noir au vu des sommes colossales qu’il a engorgées sans jamais être réceptionné, au moment où la wilaya vit une situation hydrique inquiétante.
Selon le wali de Constantine, les responsables de l’Office national d’assainissement (ONA) chargés du projet n’étaient pas à la hauteur de la confiance placée en eux.
Le taux d’avancement du projet est à 98%, mais il reste bloqué pour des raisons bureaucratiques. «Nous allons inviter le DG de l’ONA et le ministre de tutelle spécialement pour régler les problèmes de ces projets», a-t-il conclu.