Quel est le devenir du Centre national de recherche en archéologie (CNRA) ? Des dizaines de travailleurs, entre chercheurs, doctorants en archéologie et auxiliaires exerçant au CNRA, ont observé, hier, un sit-in devant le ministère de la Culture pour dénoncer une situation socioprofessionnelle «intenable». Ces chercheurs et titulaires d’un doctorat en archéologie exigent un statut et la régularisation de leur situation.
«Ce sit-in intervient après quatre mois de déboires. Nous avons des décisions internes, mais nous n’avons aucune idée sur notre statut. Nous n’avons pas touché nos salaires depuis plusieurs mois. L’administration s’en lave les mains, arguant que nos préoccupations dépassent ses prérogatives», s’offusque Lyes Arifi, chercheur en archéologie au CNRA.
Les protestataires accusent l’administration d’être «irresponsable». «En tant que chercheurs, nous voulons des clarifications par rapport à notre statut. Est-ce que nous dépendons du ministère de la Culture ou alors du ministère de l’Enseignement supérieur ? Que chacun assume ses responsabilités», tranche M. Arifi.
Créé en 2005, le CNRA a pour mission d’entreprendre des études de recherche en archéologie et de participer à des opérations de fouille et d’archéologie préventives. Les chercheurs du Centre ont ainsi effectué plusieurs missions : ils ont participé aux fouilles archéologiques au niveau de la place des Martyrs (Basse-Casbah).
C’est la première fois que le CNRA mène une opération aussi spécifique, dont le territoire de fouille est situé en zone urbaine. M. Arifi se réjouit du travail effectué, mais il regrette la non-revalorisation du métier d’archéologue, alors que, dit-il, chaque jour les chercheurs du CNRA découvrent de nouveaux sites et des chantiers de fouille.
«Nous avons découvert récemment des sites qui remontent à l’époque romaine. Nous prenons des initiatives, malheureusement nous ne sommes pas soutenus, et j’ai l’impression que les pouvoirs publics n’accordent pas trop d’importance à notre créneau qui, ailleurs, est placé en tête du podium», déplore cet archéologue, qui espère la prise en charge immédiate de leurs doléances par la ministre de la Culture, qui les a reçus à l’issue de leur rassemblement.
«La ministre s’est engagée à se pencher sur notre situation. En ce qui nous concerne, nous restons mobilisés. Nous n’avons pas touché nos salaires depuis quatre mois. Est-ce normal dans le contexte actuel ?» s’interroge M. Arifi, qui rappelle que les pouvoirs publics ambitionnaient de dynamiser le CNRA et de le hisser vers un haut niveau scientifique…Les chercheurs, eux, s’interrogent sur le devenir de leur Centre.