La Banque mondiale s’est intéressée cette fois-ci au précieux liquide d’eau douce en période de rareté dans le monde. Dans une étude rendue publique cette semaine, ayant pour thème «La richesse cachée des nations : l’économie des eaux souterraines en période de changement climatique», elle affirme que «les nappes phréatiques sont notre principale ressource en eau douce, notamment en période sécheresse».
La BM affirme fournir de «nouvelles données», a-t-elle noté en préambule, «prouvant qu’avec la mise en place de politiques adéquates nous pouvons maximiser les bénéfices de l’exploitation des nappes phréatiques». «L'épuisement des nappes phréatiques, la dégradation de la qualité des eaux souterraines et la concurrence croissante pour cette ressource, a-t-elle relevé, menacent pourtant sa durabilité.
De ce fait, les sociétés pourraient devenir encore plus vulnérables aux chocs climatiques.» Que faire ? L’institution de Bretton Woods attire l’attention sur le fait que les pays n’ont pas la même exploitation des eaux souterraines. «Alors que certains pays n’exploitent pas suffisamment les eaux souterraines, d’autres en sont devenus trop dépendants.
Déjà, 92% des nappes aquifères transfrontalières du Moyen-Orient et d’Asie du Sud montrent des signes de tarissement. En Asie du Sud, les eaux souterraines ont été profitables en augmentant les revenus agricoles d’environ 10 à 20%, mais cet avantage diminue au fur et à mesure que la ressource se tarit», a-t-elle constaté.
En Afrique subsaharienne, par contre, elles sont «sous-utilisées» alors que «plus de 255 millions de personnes vivant dans la pauvreté dans la région habitent dans des zones où l'exploitation des eaux souterraines peu profondes est possible».
Le rapport de la BM note que l’«un des principaux messages» qui est délivré est que «les eaux souterraines doivent être considérées comme une priorité par les responsables politiques afin de garantir qu'elles soient utilisées d'une manière qui profite à la société, à l'économie et à l'environnement».
Il y va de la bonne gestion des nappes phréatiques où il faut faire place nette à «des politiques ciblées» susceptibles de garantir une expansion des investissements agricoles.
De même que l’on prévient contre une surexploitation des nappes phréatiques. «Et là où les eaux souterraines sont surexploitées, comme dans une grande partie de l'Asie du Sud, du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, des actions supplémentaires seront essentielles, en particulier des programmes de développement des sources d'eau non conventionnelles et du stockage des eaux de surface, ainsi qu'une gestion améliorée de la demande», note cette étude.
Celle-ci montre que contrairement à certains pays qui n’exploitent pas suffisamment ces eaux, d’autres en sont devenus «trop dépendants». «Déjà, 92% des nappes aquifères transfrontalières du Moyen-Orient et d’Asie du Sud montrent des signes de tarissement», a averti la BM.