Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, a affirmé, dimanche dernier à Souk Ahras, que l’Algérie «dispose d’un stock de céréales suffisant jusqu’à la fin de l’année en cours et ne sera pas affectée par les changements survenus au niveau mondial».
«L’Algérie a pris toutes les mesures pour assurer la couverture du marché national et répondre aux besoins des citoyens en céréales», a, selon l’APS, déclaré M. Henni lors de sa visite de travail et d’inspection dans la wilaya de Souk Ahras. «Il y a de fortes pressions au niveau du marché mondial sur cette matière», a-t-il ajouté.
Ces déclarations se veulent donc une réponse aux multiples inquiétudes qui émergent au sujet de la disponibilité et des prix des céréales dans le sillage de la guerre en Ukraine. Le ministre se veut rassurant et a indiqué que l’Algérie disposait d’un «stock de sécurité» de céréales qui lui permet de satisfaire tous les besoins des citoyens de manière régulière.
Tout en soulignant, ajoute la même source, que la campagne moissons-battages se déroule généralement entre juin et juillet, ce qui permet, selon lui, d’assurer l’approvisionnement normal en céréales, malgré la crise mondiale actuelle. M. Henni a ajouté que la filière des céréales constituait «une priorité pour le gouvernement et que de grands efforts sont faits par son secteur pour augmenter les capacités de production de céréales à l’échelle nationale», précisant que les objectifs essentiels du secteur s’appuient sur le développement de l’agriculture dans les wilayas du Sud.
Ces derniers jours, le conflit ukrainien a fait augmenter outrageusement le prix du blé. La Russie, devenue en 2018 le premier exportateur mondial de blé, est «cruciale» pour alimenter la planète, mais les capacités d’exportation de l’Ukraine inquiètent également, a rapporté l’AFP. Les deux pays sont un «grenier à céréales» pour le reste du monde.
En Europe, le cours du blé flambe depuis le début du conflit pour atteindre lundi un prix inédit, à 450 euros la tonne. L’Ukraine, quatrième exportateur mondial de maïs, était en passe de devenir le 3e exportateur de blé derrière la Russie et les Etats-Unis.
La production mondiale de blé et de maïs devrait par ailleurs croître en 2022, selon le dernier bulletin de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) sur l’offre et la demande de céréales.
«La production mondiale de blé devrait progresser et atteindre 790 millions de tonnes, car les rendements élevés prévus et le niveau important des superficies plantées en Amérique du Nord et en Asie devraient compenser la légère baisse attendue dans l’Union européenne et les incidences négatives de la sécheresse sur les cultures dans certains pays», précise la Fao dans son document qui contient des prévisions préliminaires pour la production mondiale de céréales en 2022.
Il est également indiqué que la récolte du maïs va bientôt débuter dans l’hémisphère Sud, où l’on prévoit une production record au Brésil et une production au-dessus de la moyenne en Argentine et en Afrique du Sud.
A présent, la Fao prévoit que l’utilisation mondiale de céréales en 2021-2022, s’établira à 2802 millions de tonnes, soit une hausse annuelle de 1,5%. Quant aux stocks mondiaux de céréales, ils devraient, selon la même source, «croître légèrement» pendant l’année et atteindre un niveau de 836 millions de tonnes à la clôture de la campagne de 2022.
Sur la base de ces estimations, le rapport stocks/utilisation de céréales au niveau mondial s’établirait à 29,1%, «son niveau le plus bas depuis huit ans, mais une offre encore globalement satisfaisante», note la FAO. L’Organisation a, en outre, relevé ses prévisions concernant les échanges mondiaux de céréales, qui devraient atteindre 484 millions de tonnes, soit 0,9% de plus que le niveau de 2020-2021.