Joaquin Phoenix, connu pour ses rôles mémorables, de Joker à Johnny Cash dans "Walk the Line", confirme son statut particulier à Hollywood en incarnant Napoléon sous la direction de Ridley Scott.
À 49 ans, il est l'une des premières stars à réapparaître sur les tapis rouges et dans les interviews après la fin de la grève historique qui a paralysé Hollywood jusqu'à début novembre. Malgré son succès, Phoenix ne semble pas prendre tout cela trop au sérieux, assis en sweat noir dans la suite d'un palace parisien, réticent à se livrer, aux côtés de Vanessa Kirby, qui interprète Joséphine.
Sur l'écran, Phoenix donne vie à Napoléon dans un film imprégné de guerre et de brutalité, sortant à un moment où les conflits font rage, deux siècles plus tard. Interrogé sur un éventuel parallèle entre la période napoléonienne et le monde contemporain, Phoenix décline, soulignant qu'en plein conflit, l'avis d'un acteur assis dans un palace n'est pas ce que les gens voudraient entendre. Il insiste sur le fait qu'il ne veut pas mélanger un film coûteux avec la réalité du monde, marqué par la douleur et le chagrin.
Trois ans après son Oscar pour le Joker, Phoenix a terminé le tournage du deuxième volet des aventures du sociopathe aux cheveux verts, qui sortira l'année prochaine. Avec son interprétation de Napoléon, Phoenix, connu pour ses rôles sombres et complexes, pourrait viser une deuxième statuette. Sa collaboration avec Ridley Scott a débuté il y a un quart de siècle avec "Gladiator", où il jouait l'empereur Commode. Il évoque avec humour le parcours de Scott, réalisant des films sur l'espace, le Moyen Âge, et finalement sur un "petit tyran irritable" qu'est Napoléon.
Phoenix décrit Napoléon comme froid, calculateur, avec un sens de l'humour et un côté immature surprenants. En préparant le rôle, l'acteur recherchait des inspirations plus que des informations factuelles, voulant se sentir légitime dans son interprétation. Pour lui, Napoléon est un personnage socialement maladroit, un romantique avec un cerveau de mathématicien, presque attachant s'il n'était pas responsable de la mort de millions de personnes.