Séisme au Maroc : Le cri de détresse des habitants des zones montagneuses du Haut-Atlas

13/09/2023 mis à jour: 00:31
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Livrés à eux-mêmes, les villageois sont démunis face à l’ampleur des destructions - Photo : D. R.

Les villages les plus proches de l’épicentre du tremblement de terre restent toujours inaccessibles, en raison d’éboulements. Dans des vidéos postées sur les réseaux sociaux, les habitants des régions touchées par le séisme se disent abandonnés et ne «comprennent pas pourquoi les autorités marocaines ont refusé l’aide internationale».

Le bilan du puissant séisme (6,8 sur l’échelle de Richter) qui a secoué le sud du Maroc, dans la nuit du vendredi à samedi, a atteint 2901 morts alors que le nombre de blessés est de 5530, selon un bilan de la catastrophe rendu public, hier, par le ministère de l’Intérieur marocain.

Le nombre de décès s’est chiffré à 1643 dans le seul secteur de Haouz, où de nombreux villages sont encore isolés. Devant la gravité de la situation et la détresse de la population, la Croix-Rouge internationale a lancé, hier, un appel pour réunir environ 100 millions d’euros pour soutenir les opérations de secours. L’organisation internationale a déjà débloqué un million de francs suisses de son Fonds d’urgence pour les réponses aux catastrophes, afin de soutenir les activités du Croissant-Rouge marocain sur le terrain.

Volontaires et secouristes marocains, appuyés par quelques équipes étrangères, tentent d’accélérer les recherches pour retrouver d’éventuels survivants et fournir des abris à des centaines de familles qui ont perdu leurs maisons. Mais les recherches avancent trop lentement aux yeux de la population. Et les moyens manquent cruellement. Dans certaines zones isolées, les habitants affirment être livrés à eux-mêmes. Au village Douzrou, situé à 80 km au sud-ouest de Marrakech (centre) et soufflé par le séisme, l’inquiétude se lit sur les visages des survivants, qui ont improvisé des abris de fortune.

Une centaine de personnes sont mortes dans cette bourgade se trouvant sur les chaînes montagneuses du Haut-Atlas. «Il est important qu’on nous prenne en charge, on ne peut pas survivre longtemps dans la nature. Les conditions climatiques sont très rudes. On craint le pire avec l’hiver qui arrive», s’inquiète la population locale. Dans la localité d’Amizmiz, à environ une heure de là, des dizaines de survivants sont entassés autour d’un semi-remorque, attendant de l’aide alimentaire distribuée uniquement par des bénévoles.

Environ 100 000 enfants ont été affectés par le tremblement de terre au Maroc, où ils représentent près d’un tiers de la population, indique l’Unicef. L’organisation des Nations unies a fait savoir qu’elle a «mobilisé du personnel humanitaire pour soutenir la réponse immédiate sur le terrain». Le chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch, a assuré, de son côté, hier, que «les citoyens qui ont perdu leur logement recevront des indemnités». Selon lui, des solutions sont actuellement à l’étude pour les personnes sans abri.

Les villages les plus proches de l’épicentre du tremblement de terre restent toujours inaccessibles, en raison d’éboulements. Dans des vidéos postées sur les réseaux sociaux, les habitants des régions touchées par le séisme se disent abandonnés et ne «comprennent pas pourquoi les autorités marocaines ont refusé l’aide internationale». Le séisme a atteint une magnitude 7, selon le Centre marocain pour la recherche scientifique et technique (6,8 selon l’Institut de géophysique américain, USGS). Il est le plus puissant à avoir jamais été mesuré au Maroc. Le séisme est le plus meurtrier dans le royaume depuis celui qui avait détruit Agadir, sur la côte ouest du pays, le 29 février 1960 : de 12 000 à 15 000 personnes, soit un tiers de la population de la ville, y avaient péri. 

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