Sécurité hydrique : Accélération des investissements

02/12/2024 mis à jour: 11:26
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Photo : D. R.

Des initiatives ont été lancées pour moderniser et diversifier les infrastructures hydrauliques du pays.

La question de la sécheresse revient souvent dans les débats, particulièrement lorsque les précipitations se font rares et que les réserves d’eau s’amenuisent. Toutefois, selon les experts et le gouvernement, il serait encore «prématuré de parler d’une situation de sécheresse».

C’est du moins l’avis de Belaïd Mazarket, directeur central au ministère de l’Hydraulique, qui s’est exprimé hier à Echorouk News TV. Il a donné quelques chiffres pour faire un point de situation. Selon lui, «le taux de remplissage des barrages a atteint 35% au cours de l’année 2024 et les principaux grands barrages se sont remplis à environ 53% à l’est du pays».

Il a précisé que les terres agricoles consomment environ 70% d’eau au niveau national et la capacité de production d’eau potable a atteint 9 millions de mètres cubes par jour. Le taux d’approvisionnement en eau potable dans les foyers «a atteint pratiquement 100%». Il a assuré en outre que «la tarification de l’eau potable n’augmentera pas».

Autrement dit, elle n’est pas incluse dans le programme du gouvernement. Cependant, il confirme que «les dettes des citoyens s’élèvent à 42 milliards». La Seaal a mis un système pour récupérer ses impayés et relancer les clients par des SMS sur leurs téléphones portables ou avec des lettres de rappel.

Le gouvernement a pris des mesures proactives pour renforcer la résilience hydrique du pays. La météo récente a révélé des irrégularités dans les précipitations, poussant certains à exprimer des inquiétudes sur la disponibilité future de l’eau. Cependant, les responsables affirment que les niveaux actuels des réserves restent dans des limites acceptables pour satisfaire les besoins immédiats des populations et des secteurs économiques-clés, comme l’agriculture et l’industrie.

Même si un certain stress hydrique est constaté dans certaines régions, le cadre global est encore loin de justifier une déclaration de sécheresse. Conscient des défis à long terme posés par le changement climatique, le gouvernement n’a pas attendu une crise majeure pour agir.

Plusieurs initiatives ambitieuses ont été lancées pour moderniser et diversifier les infrastructures hydrauliques du pays. Face à l’augmentation des besoins en eau potable, des stations de dessalement d’eau de mer (SDEM) utilisant des technologies avancées respectueuses de l’environnement sont en projet. Pour optimiser l’utilisation de l’eau dans l’agriculture, les pouvoirs publics encouragent le passage à des systèmes d’irrigation «goutte-à- goutte», réduisant ainsi les pertes.

Des sdem «opérationnelles la fin de l’année 2024»

Un programme national pour le recyclage des eaux usées traitées est en cours. Ces eaux seront utilisées principalement dans l’agriculture et certains secteurs industriels et permettra de fournir 1,2 milliard de mètres cubes d’eau d’ici 2030, réduisant ainsi la pression sur les eaux souterraines et les eaux de surface, largement impactées par la faible pluviométrie.

En parallèle, des campagnes de sensibilisation sont déployées de temps à autre pour encourager les citoyens à adopter des pratiques plus responsables en matière d’utilisation de l’eau. L’objectif est de prévenir le gaspillage et de construire une culture collective de préservation des ressources.

Si l’urgence climatique pousse à des questionnements légitimes sur la gestion de l’eau, il est clair que le gouvernement prend des mesures sérieuses pour sécuriser l’approvisionnement hydrique et préparer le pays aux défis futurs. Ces efforts, associés à une coopération entre autorités, chercheurs et citoyens, offrent une voie durable pour répondre aux fluctuations naturelles et aux menaces potentielles.

Le ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal, avait déjà confirmé que l’entrée en service des SDEM d’ici la fin de l’année 2024 permettra d’améliorer les services rendus aux citoyens dans le domaine de l’approvisionnement en eau potable. Les projets pour raccorder ces SDEM aux réseaux de traction et de distribution d’eau accélèrent le rythme des travaux «pour être opérationnelles la fin de l’année 2024».

L’Etat a alloué d’énormes investissements en faveur des SDEM  dont l’objectif est d’assurer l’approvisionnement en eau potable aux wilayas côtières, en plus des régions situées à 150 km de ces stations.

La construction d’usines de dessalement de l’eau de mer vise à renforcer l’approvisionnement en eau potable des citoyens compte tenu de la rareté des pluies suite aux changements climatiques. Il faut savoir qu’actuellement, l’Algérie produit 2,1 millions de mètres cubes par jour, avec un parc existant de 14 stations de dessalement réparties tout au long de la bande côtière du pays.

Avec le lancement du programme complémentaire, constitué de cinq nouvelles stations (chaque station dispose d’une capacité de 300 000 m3/jour), l’Algérie atteindra 3,6 millions de mètres cubes par jour. L’apport global étant de 1,5 million de mètres cubes par jour.   


 

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