Secteur énergétique Russe : Le G7 envisage de nouvelles sanctions

16/05/2023 mis à jour: 06:12
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Photo : D. R.

Les dirigeants du G7, qui se réuniront cette semaine au Japon, prévoient  d’adopter de nouvelles sanctions contre le secteur énergétique russe, en vue de réduire les exportations de Moscou  qui, malgré les sanctions précédentes, tire son épingle du jeu en se tournant vers des  pays consommateurs en Asie,  dont la Chine et l’Inde.

Selon une information Reuters, c’est justement ce  «contournement des sanctions par des pays tiers»  que les pays du G7 pressés par les Etats-Unis entendent empêcher, afin de «nuire à la production énergétique russe et à enrayer les échanges commerciaux» profitant à l’économie russe. Des représentants américains s’attendent, selon Reuters, à ce que «les dirigeants du G7 conviennent d’une coordination accrue dans la mise en oeuvre des sanctions,  afin que les exportations soient automatiquement interdites a minima pour certains types de produits, à moins de figurer sur une liste autorisée».

Alors qu’actuellement tous les produits peuvent être vendus à la Russie, mis à part ceux figurant explicitement sur une liste noire, l’administration de Joe Biden presse les alliés de Washington, au G7, à revoir l’approche collective des sanctions, afin de compliquer les efforts de Moscou pour s’extirper des sanctions occidentales,  en trouvant des failles lui permettant de sauvegarder ses échanges économiques. Si aucun accord sur une position commune plus restrictive n’a pour l’heure été trouvé au sein du G7, les représentants américains ont déclaré que les puissances mondiales allaient vraisemblablement interdire davantage d’exportations russes.

Certains alliés des Etats-Unis sont cependant  réticents - indique Reuters - à l’idée d’interdire tous les échanges commerciaux avec la Russie, en accordant seulement des exemptions catégorie par catégorie. Ainsi, un haut représentant du gouvernement allemand a déclaré que cette approche ne plaisait pas à Berlin. «Nous voulons être très, très précis et éviter tout effet indésirable». Le G7 et l’Union européenne visent en outre à interdire les importations de gaz russe via les gazoducs Nord Stream 1 et 2, ou le gazoduc Yamal qui traverse la Pologne, une connexion vers l’Ukraine et  Turkstream, selon le Financial Times.

La décision, qui doit être finalisée par les dirigeants du G7 lors du sommet à Hiroshima, «empêchera la reprise des exportations russes de gazoduc sur des routes vers des pays comme la Pologne et l’Allemagne, où Moscou a coupé l’approvisionnement l’année dernière et déclenché une crise énergétique. à travers l’Europe», écrit le journal. Un projet de déclaration du G7 vu par le Financial Times indique  que le groupe des principales économies réduirait encore leur utilisation des sources d’énergie russes «y compris en empêchant la réouverture de voies précédemment fermées  par la Russie» jusqu’à «qu’il y ait une résolution du conflit».

Un responsable européen extérieur au G7 a déclaré qu’il soupçonnait que cette décision visait également en partie à donner confiance aux investisseurs pour soutenir les projets d’infrastructure de GNL, à la fois en Europe et en Amérique du Nord, en coupant la voie à un retour rapide du gaz russe moins cher.

Le journal américain admet cependant que «l’interdiction est hautement symbolique» précisant qu’au début de la guerre, l’UE avait évité de cibler les flux de gazoducs, compte tenu de leur énorme dépendance au gaz de Moscou, alors que la Russie est allée de l’avant et a tout de même réduit ses approvisionnements, provoquant une flambée des prix du gaz à plus de 10 fois leur niveau normal. Ces derniers mois, les prix ont considérablement baissé ce qui laisse entrevoir à l’Europe une possible réduction de sa dépendance au gaz russe.

La réalité est toute autre, puisque la réduction de la part du gaz russe en Europe est loin d’être garantie au vu des derniers chiffres des exportations gazières russes vers des pays européens, et ce, malgré les directives européennes. Ce sont les Etats-Unis qui sont les grands gagnants de la crise énergétique européenne. Une nouvelle dépendance au GNL américain, est ainsi née occasionnant des frais nettement supérieurs aux livraisons par gazoducs, à partir de Russie, au vu des frais très élevés de transport et de regazeification.  

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