Les températures extrêmement élevées en période hivernale et les pluies diluviennes en saison printanière ont eu l’effet d’une «douche écossaise» pour les céréaliculteurs de la wilaya de Guelma. Déjà, les dégâts observés suite à la sécheresse qui s’est abattue sur les régions sud de la wilaya sont irréversibles. «Ajoutez aussi les pluies sur un blé mature avant terme et vous aurez une récolte inexploitable même pour alimenter le bétail. Le blé est pourri de la racine à l’épi», ont révélé, hier, à El Watan, des agriculteurs de la région de Guelma visiblement éprouvés par une situation climatologique exceptionnellement dévastatrice.
La même situation terrible est identique au nord de la wilaya et même dans les zones semées tardivement, notamment sur les hauteurs. «Mais contre toute attente, ce sont des épis quasi vides que l’on tente d’égrainer en les frottant entre les paumes des mains», précisent des agriculteurs. Mais qu’en est-il des superficies emblavées et le devenir des parcelles sinistrées ? «Au titre de la campagne agricole 2022-2023, les superficies emblavées en céréales (blé dur-blé tendre-orge-avoine, etc.) sont de 90 376 hectares pour 64 560 ha de terres fertilisées», a indiqué la cellule d’information de la DSA. Et de poursuivre : «Le désherbage a touché 38 135 ha en plus des traitements contre les maladies fongiques.» Quant aux dégâts observés sur toute la wilaya, elles dépasseraient les 80 % sur les 34 communes.
Indemnisation ou remboursement
La situation n’est pas claire à la chambre de l’agriculture de la wilaya, puisque aucune information n’est disponible en rapport avec d’éventuelles indemnisations, remboursements ou rééchelonnement des crédits contractés auprès de la BADR-banque, pour le moment. Mais, si l’on se réfère au président de la chambre d’agriculture de la wilaya «aucune correspondance officielle n’est tombée pour éclairer les agriculteurs, aujourd’hui anéantis par les intempéries et la sécheresse», a-t-il affirmé.
Côté assurance, la situation qui prévaut chez les céréaliculteurs est plus claire. «Ce que je peux vous dire à ce sujet, c’est que nous remboursons nos assurés céréaliculteurs contre des sinistres dus à la grêle, l’incendie et les inondations uniquement», a noté le directeur de la CRMA de Guelma.
Et de préciser : «Nous avons enregistré à ce jour 34 déclarations de sinistres, dont un dossier dû à l’incendie. Soit l’équivalent de 470 hectares de terres touchées par la grêle.» Et de conclure : «Nous avons remarqué que les assurés n’optent pas pour des contrats plus larges en incluant des garanties contre les inondations.» Quoi qu’il en soit, l’indemnisation des assurés de la CRMA est faite sur la base des expertises. Et le remboursement s’opère dans les meilleurs délais, a-t-on appris.