Sauver La Casbah

24/01/2022 mis à jour: 01:34
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Aucune prise en charge réelle et sérieuse n’a été mise sur pied pour sauver ce qui reste de La Casbah qui est devenue au fil des ans l’ombre d’elle même. 

Après le recouvrement de la souveraineté nationale en 1962, la vieille Medina est alors délaissée par ses habitants qui profitent du départ des pieds noirs pour s’installer dans des quartiers plus chics. 

Les maisons, palais et autres édifices, parfois millénaires, commencent à se dégrader. Aucun plan de sauvegarde de La Casbah n’a été mis en place par les autorités publiques d’alors. 

Entre-temps, La Casbah est devenue un site en ruines qui se dégrade à vue d’œil. En 1992, l’Unesco réagit et fait entrer la vieille Médina au Patrimoine mondial de l’humanité. 

Mais nous sommes en pleine décennie noire, et ses ruelles sombres sont alors le lieu d’actes terroristes. Une nouvelle fois, les habitants de La Casbah vivent au rythme du couvrefeu et des attentats. 

Aujourd’hui, La Casbah a tourné le dos à la violence. Des associations et des habitants s’investissent pour restaurer et redonner vie au quartier. Des mesures partielles ont été prises pour parer au plus urgent. Partout, de grands échafaudages soutiennent les murs et enveloppent les façades. 

Le plan de restauration de La Casbah couvre une dizaine de monuments historiques et 200 maisons «douirette» pour un budget de 170 millions d’euros. 

L’enjeu est de sauver un patrimoine en péril, mais aussi de développer le tourisme, alors que l’économie a été ébranlée par la chute des prix du pétrole. 

Le projet de restauration des vestiges de La Casbah rencontre des difficultés et peine à trouver un terrain d’application, car la volonté politique est loin d’être en adéquation avec les moyens financiers. 

Par ailleurs, et depuis 2018, les réalisations ont patiné dans des démarches procédurales qui ralentissent les travaux. 

La perspective de confier le projet à Jean Nouvel a suscité une grande polémique. Plus de 400 personnalités des deux rives de la Méditerranée incitent, dans une pétition rendue publique, l’architecte français à renoncer au projet. 

L’option est abandonnée sans permettre de progresser davantage dans l’exécution du plan. 

A ce jour, quelques palais et une partie de la forteresse ont été réceptionnés et ouverts récemment au public. Il reste beaucoup à faire et l’enjeu est de taille.

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