Ultime recours pour contenir le mécontentement dans le secteur de l'éducation et terminer l'année scolaire loin de toute «perturbation» ni «couac».
Le ministère de l'Education nationale a invité les syndicats à revenir à la table de négociations et il a établi, dans ce sens, un calendrier de réunions avec différents corps du secteur. Un programme qui a débuté mardi dernier et se poursuivra jusqu'à fin mai de l'année en cours.
Ce 8 avril, 13 syndicats représentant le corps des enseignants ont été reçus, au siège du département de l'Education, pour entamer les débats autour des propositions et observations relatives à la révision du statut particulier des fonctionnaires affiliés au corps spécifiques du secteur. Le but est d’arriver à un consensus autour de ces revendications.
En somme, il s'agit, selon les syndicats contactés, de trouver un terrain d'entente pour harmoniser leurs propositions et réduire davantage les différences. Lors de cette réunion, les syndicats ont remis sur la table leurs suggestions et ont apporté des éclaircissements dans un climat serein, expliquent-ils, et avec un débat interactif. «Un consensus s'est dégagé autour de la quasi-majorité des propositions.
Et il y a presque un accord de principe sur certaines modifications. Le ministère en fera une synthèse et la soumettra lundi prochain aux syndicats», a expliqué Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef).
Cependant, pour les propositions qui ne font pas objet de consensus, le ministère estime que la balle est dans le camp des représentants des enseignants. Selon M. Amoura, les syndicats doivent se réunir pour arriver à un consensus. Pour Mohamed Belamri, secrétaire général du Syndicat algérien des travailleurs de l'éducation (SATE), le ministère de l'Education œuvre pour qu'il y ait un consensus entre les différents syndicats représentant les enseignants.
Un consensus autour des propositions
Et ce, dans l'objectif de parvenir à des propositions et des modifications consensuelles et unifiées, qui seront transmises pour examen aux autorités compétentes. M. Belamri, qui reste optimiste quant aux résultats de cette démarche, affirme l'existence d'une certaine cohérence dans les propositions «Nous sommes un département névralgique et sensible et nous rejetons les politiques de l'austérité dans ce secteur et apparemment le président de la République a demandé à revoir nos revendications et, par ricochet, le statut particulier», croit-il savoir.
Selon M. Amoura, une fois le travail finalisé, le ministère remettra les propositions des enseignants à la commission ad hoc composée des représentants de la Fonction publique et des ministères de l'Education, des Finances et du Travail. Il n'a pas caché son inquiétude quant à l'aboutissement de ce travail et pense «que le statut n'est pas la solution à l'érosion du pouvoir d'achat».
Les propositions de la majorité des syndicats tournent autour de l'unification de la classification des enseignants pour les trois paliers du secteur (primaire, moyen et lycée). La suppression de la formation pour les enseignants sortant de l'ENS et ceux dans les nouveaux corps. La promotion et l'intégration en grade tout en respectant le principe de l'équité et l'égalité entre les corps et les compétences, le diplôme et l'expérience acquise.
Les syndicats ont également débattu du régime indemnitaire et demandé la révision de toutes les primes, notamment l’augmentation de la prime de rendement qui est calculée sur 40% depuis sa constitution. Aussi, ils réclament la valorisation des heures supplémentaires. Si l'on veut bannir les cours de soutien, il est important, selon M. Amoura de relever la valeur de ces heures à au moins 1000 DA. Elle est actuellement de 160 DA à l'échelle du primaire et 250 DA pour le troisième cycle. En outre, certains syndicats ont réclamé la suppression de deux dispositions ou leurs définitions relatives aux mesures disciplinaires contre les enseignants.
Notons que la prochaine rencontre est prévue le 15 avril, donnant ainsi la possibilité aux syndicats représentant les personnels de l'éducation de débattre de leurs propositions. Pour donner ensuite, soit le 22 du mois courant, la parole aux syndicats représentant les conseillers d'orientation, suivis des employés des laboratoires, qui seront reçus le 29 avril. Le 6 mai, la parole sera ainsi accordée aux agents de la restauration scolaire.
Une rencontre est prévue le 13 mai avec les gestionnaires économiques. Les rencontres se poursuivront avec des débats et des discussions programmés le 20 et le 27 mai avec les administrateurs et inspecteurs du secteur. N. Amir