Les prix du pétrole ont entamé la semaine avec des niveaux de progression appréciables, boostés par l’attente d’une demande en hausse et les perspectives d’un nouvel embrasement au Moyen-Orient.
La Chine et les Etats-Unis, plus grands consommateurs au monde, vont accroître leur niveau de demande, alors que l’attaque contre l’ambassade d’Iran en Syrie signe le risque d’une future perturbation de l’approvisionnement dans la région. Les contrats à terme pour le Brent ont atteint 88 dollars en début de séance, alors que le baril américain s’est vendu à 84,29 dollars.
Les pays membres de l’OPEP+ devraient maintenir leur politique de restriction de l’offre d’ici la fin du semestre. Les ministres des pays de l’Opep+ devraient tenir une réunion aujourd’hui en vue d’examiner l’état du marché et évaluer le respect des engagements de réduction des quotas de chaque membre.
L’Opep+ devrait maintenir son engagement de réductions volontaires de production de 2,2 millions de barils par jour. Les pays membres ont affiché une discipline sans faille en respectant les niveaux de réduction décidés, ce qui impacté le marché. «Le marché prend également en compte des réductions plus importantes en provenance de Russie au cours des trois prochains mois», indique à Reuters Suvro Sarkaranalyste, de la DBS bank. Notons que la production de pétrole des pays de l’OPEP a diminué au mois de mars.
Selon la dernière étude de Reuters sur le suivi de la politique de réduction de l’offre, les pays de l’Opep ont pompé 26,42 millions de barils par jour, marquant ainsi une baisse de 50 000 barils par rapport à février. Plusieurs Etats membres de l’OPEP+ ont mis en œuvre des réductions supplémentaires en début d’année dans un contexte de pression économique et d’offre abondante sur le marché des pays non membres.
Les baisses les plus significatives ont été enregistrées par l’Irak et le Nigeria. L’Irak a réduit ses exportations de 130 000 barils par jour depuis février afin de compenser ses dépassements antérieurs de quota. Un respect scrupuleux de l’engagement de réduction des pays de l’Opep+ a été manifesté par l’Algérie, ainsi que les producteurs du Golfe, l’Arabie Saoudite, le Koweït et les Emirats arabes Unis.
L’Iran, qui est la cible aujourd’hui d’attaques israéliennes, à connu une légère baisse de production au mois de mars sans toutefois impacter son niveau global de production proche de ses performances de novembre dernier et qui était son plus haut depuis cinq ans. L’attaque contre l’ambassade d’Iran a fait sept morts. «Jusqu’à présent, le marché ne s’est pas préoccupé des ruptures d’approvisionnement, la guerre restant contenue. L’implication de l’Iran pourrait menacer son approvisionnement…
Cela pourrait faire monter les prix du pétrole vers 90 dollars le baril à court terme», estiment des analystes. Dans son dernier rapport, la banque américaine Goldman Sachs table sur un baril à 100 dollars pour l’année en cours.
La banque explique ce niveau de prix par un contexte de baisse des taux d’intérêt décidée par les Banques centrales, stimulant ainsi l’activité manufacturière, encourageant ou favorisant à son tour une hausse de la demande sur les matières premières. Sans omettre également de souligner l’impact des risques géopolitiques sur la perturbation au niveau de l’offre sur le marché.
Les matières premières, comme le pétrole, l’aluminium, le cuivre et l’or, sont susceptibles d’afficher en 2024 des prix supérieurs à ceux enregistrés l’année dernière.