Risques émergents et changement climatique : La CAAT s’engage dans le management des grands risques

20/02/2024 mis à jour: 04:56
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Photo : D. R.

La Compagnie algérienne des assurances (CAAT), qui a réuni ses partenaires, hier, à l’hôtel El Aurassi d’Alger, compte investir fortement les niches des assurances liées aux risques environnementaux, géopolitiques et les cyberattaques.

Autour d’un séminaire sous le thème «L’assurance : relever les défis des mutations économiques en cours», experts internationaux et responsables de la compagnie publique algérienne ont, tour à tour, exposé des aspects cruciaux relatifs à la gestion des risques, l’optimisation des programmes d’assurance, les dernières tendances en matière de réassurance, les risques émergents et ceux liés aux changements climatiques et leur impact sur les économies.

En effet, les nouveaux risques liés au changement climatique et les nouvelles donnes géopolitiques internationales, porteuses de grands périls sur l’économie et les entreprises, mettent les assureurs et réassureurs sur le qui-vive. Dans son intervention, le PDG de la CAAT, Nacer Sais, a insisté sur la place prépondérante de l’assurance et le rôle qu’elle joue en tant que levier de croissance, notamment dans le contexte du commerce international.

M. Sais a, à cet effet, réaffirmé à ses nombreux partenaires son engagement en tant qu’assureur de premier plan dans le management des grands risques. Et même si les risques sont multiples, le PDG de la CAAT s’est, cependant, longuement attardé sur les risques liés au transport maritimes, suggérant aux importateurs et exportateurs de marchandises des produits d’assurances liés aux multiples risques liés à l’activité.

Lui succédant, l’expert économique Nazim Sini a mis en exergue les risques liés au changement climatiques, avec sont lot d’incendies, inondations et autres catastrophes naturelles. Chiffres à l’appui, il a indiqué que de 2021 à 2023, l’Algérie aurait perdu quelque 200 millions de dollars, recensé 450 habitations détruites et un taux de 2,5% de hausse des maladies infectieuses.

Sans oublier, bien entendu, les centaines de victimes humaines. Ne se limitant pas au constat, le conférencier a suggéré de créer des cellules de prospectives avec les services météorologie et d’augmenter les tarifs catastrophes naturelles.

Comme il a estimé qu’il faut créer des clauses d’exclusion dans certains contrats d’assurances et d’impliquer les banques dans une mutualisation des risques et des remboursements. Enfin, Nazim Sini a incité à la création d’un comité intersectoriel entre le ministère des Finances, de l’Environnement, l’UAR et la CCR afin de dresser une stratégie nationale d’anticipation et de lutte.

Le secteur de la réassurance bien positionné en 2024

Pour sa part, l’expert anglais James Nicholson a dressé un état des lieux du marché des assurances et réassurances dans le monde. Les taux d’assurances au 4e trimestre 2023 ont augmenté de 4% dans les régions Inde, Moyen-Orient et Afrique (IMEA) où les taux sont souvent déterminés ou influencés par le marché de la réassurance, a-t-il fait savoir. Ainsi pour les dommages, M. Nicholson a estimé que les taux d’assurance dommage ont augmenté de 6% contre 4% au trimestre précédent.

«Les moteurs sont la hausse des coûts de réassurance et du capital pour couvrir des événements naturels, la demande de capacité ainsi qu’une sinistralité défavorable, en particulier en Arabie Saoudite, en Inde et en Afrique», selon ses dires.

Et d’ajouter : «Les assureurs ont revu les conditions, y compris les sous limites et les franchises pour les événements naturels, les limites pour la perte d’exploitation contingente, la cybersécurité, le terrorisme et les grèves, émeutes et mouvements populaires».

Pour M. Nicholson, l’intérêt des assureurs mondiaux pour le Moyen-Orient a diminué ; cependant, les assureurs et réassureurs régionaux ont engendré suffisamment de concurrence. Concernant la responsabilité civile, les taux d’assurance RC ont augmenté de 1%, après être restés stables au trimestre précédent.

Les nouvelles capacités pour la région, notamment celles des réassureurs, ont favorisé la concurrence, a indiqué l’expert anglais. Pour lui, «les assureurs sont restés prudents à l’égard des risques impactés par des sinistres et fortement exposés, avec des exigences accrues en matière d’informations et de références internes. Des accords à long terme ont étés rendus généralement d’une durée de deux ans».

Mais malgré la conjoncture en constante évolution des risques économiques, un environnement géopolitique volatil et les menaces posées par le changement climatique, les attaques cyber et l’inflation, le secteur de la réassurance est bien positionné pour 2024, a estimé M. Nicholson.

Enfin, Zinedine Boudegna, expert en cybersécurité, s’est penché dans son intervention sur les cyber-risques et la responsabilité du top management. Passant en revue toutes sortes de menaces liées aux cyberattaques, le conférencier a estimé que les entreprises ne mesurent pas encore l’importance de s’assurer contre de tels risques. Une compagne de vulgarisation et d’explication envers les entreprises s’impose, selon ses dires. 
 

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