Revalorisation annuelle des pensions : Les retraités s’impatientent

13/02/2022 mis à jour: 04:19
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Photo : D. R.

Après l’Organisation syndicale des retraités algériens (OSRA), c’était au tour du Collectif des retraités du régime général de monter au créneau.

Le retard enregistré dans le versement de la revalorisation de la retraite de 2021 inquiète les retraités algériens, dont la pension jugée des plus dérisoires ne leur permet même pas de subvenir à leurs besoins les plus élémentaires face à la hausse généralisée des prix et la faiblesse du pouvoir d’achat. Après l’Organisation syndicale des retraités algériens (OSRA), c’était au tour du Collectif des retraités du régime général de monter au créneau.

Dans une lettre adressée au Premier ministre, le Collectif réclame l’application des lois de la République. «Plusieurs mois se sont écoulés et aucune revalorisation n’a été effectuée. Devons-nous croire que l’étude n’a pas encore été achevée ? Autant vous dire avec franchise et avec tout le respect que nous devons au Premier ministre du gouvernement de notre pays que nous considérons que ce communiqué est le résultat d’un rétropédalage ordonné», lit-on dans la lettre adressé à Aimene Benabderrahmane.

Le Collectif mentionne les propos de l’ancien ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, El Hachemi Djaâboub, qui annonçait, en date du 10 mai 2021, une revalorisation des pensions de retraite au titre de l’année 2021 à des taux oscillant entre 2 et 7% applicable dès la semaine suivante.

Le ministre soulignait que la «proposition correspondante à la révision annuelle des pensions de retraite de l’année 2021 est encore à l’état de projet et qu’elle sera étudiée dans les semaines qui arrivent». Le Collectif a noté que beaucoup parmi les retraités «hésitent à rappeler que cette revalorisation est un droit consacrée par l’article 43 de la loi 83-12 du 2 juillet 1983 relative à la retraite et qui est modifié et complété par l’article 9 de la loi 99-03 du 22 mars 1999. Cette hésitation s’explique par notre incapacité à croire que le gouvernement de notre pays peut considérer que l’application des lois n’est pas une obligation.»

Nouveau barème

Dans leur lettre, les retraités réclament que cette revalorisation soit appliquée le 1er mai 2022 et avec un effet rétroactif à compter de mai 2021. «Les retraités pensent, en effet, que le gouvernement est sans doute soucieux de cette situation et qu’il corrigera et ne laissera pas cette frange de la société se sentir méprisée», conclut le Collectif des retraités du régime général.

En janvier dernier, l’Organisation syndicale des retraités algériens (OSRA) a réitéré sa revendication liée au non-versement de la revalorisation des pensions de retraite au titre de l’année 2021. «Le droit à une revalorisation de la pension est un acquis prévu par la loi et les taux ont été annoncés, ils varient entre 2 et 7%, ce qui est très faible car cela ne couvre pas l’inflation de l’année 2021.

Par ailleurs, plus de 2 millions de retraités sur 3,2 millions touchent environ 20 000 DA, malgré cela, ils acceptent cette revalorisation qu’ils considèrent plus comme une aumône qu’autre chose», avait estimé Bachir Hakem, président de l’OSRA, dans un entretien à El Watan. Selon le syndicat, 2 millions de retraités n’ont pas bénéficié du barème de l’IRG et plus de 3 millions ne profiteront pas des augmentations de retraite ni de la révision du point indiciaire.

«Les pensions entre 20 000 et 30 000 DA avaient un IRG d’environ 100 DA, donc l’exonération ne permettra pas une hausse de la pension. Plus de 2 millions d’Algériens ne bénéficient pas de cette exonération alors qu’ils sont prioritaires», avait-il déploré, ajoutant que le nouveau barème ne permet pas à ceux qui touchent jusqu’à 40 000 DA de bénéficier d’une hausse substantielle de leur pension. «Le nouveau barème est de la poudre aux yeux.

Ce n’est qu’à partir de 120 000 DA qu’on aura des augmentations de plus de 5000 DA. Le nouveau barème n’est pas favorable aux couches les plus démunies et ne couvre pas la décision de lever les subventions. De plus, les retraités ne verront plus d’augmentation de leur pension jusqu’à une nouvelle revalorisation alors qu’ils n’ont pas encore perçu celle de 2021», avait dénoncé le président du syndicat. D’après lui, seul un SNMG équivalent à 60 000 DA et en conformité avec une pension minimale équivalente à ce SNMG peut permettre de faire face à l’érosion du pouvoir d’achat du retraité et limiter la «casse» que provoquera la fin des subventions.

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