Réunion quadripartite sur l’immigration clandestine à Rome : Brahim Merad présente «l’approche globale et intégrée de l’Algérie»

04/05/2024 mis à jour: 03:33
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Photo : D. R.

Les ministres de l’Intérieur d’Algérie, d’Italie, de Tunisie et de Libye ont échangé, jeudi à Rome, leur vision sur le traitement de la problématique de l’immigration clandestine.

Qualifiée de «cordiale et de fructueuse», cette première rencontre quadripartie a permis, selon l’agence de presse italienne Nova, de définir «quelques objectifs opérationnels sur lesquels il faut travailler à l’avenir», pour traiter cette question qui taraude particulièrement les autorités italiennes.

Parmi ces axes, rapporte la même source, «les ministres ont axé sur le renforcement de la stratégie des rapatriements volontaires assistés grâce à la salle de contrôle qui se réunira dans les prochains jours, et l’échange d’informations pour lutter contre les réseaux criminels qui exploitent les candidats à la migration clandestine».

La rencontre a permis aussi aux responsables de chacun des pays d’exposer leur vision pour un meilleur traitement de cette problématique complexe. A cet effet, le ministre algérien, Brahim Merad, a présenté «l’approche globale et intégrée de l’Algérie». Celle-ci, a-t-il souligné, est articulée autour «des axes juridique, humanitaire, opérationnel et de développement». 

«L’Algérie a adopté une approche globale et intégrée pour faire face à la migration irrégulière, reposant sur les axes juridique, humanitaire, opérationnel de développement», a-t-il précisé. Cette approche, a-t-il enchaîné, «permet de garantir une prise en charge juste et humaine, protégeant toutes les parties, quelles que soient leur origine et destination, en mettant principalement l’accent sur les causes profondes de ce phénomène».

Le responsable algérien a appelé, dans ce sens, «à dépasser l’approche restrictive qui se limite aux mesures opérationnelles, sécuritaires et administratives pour faire face au phénomène de la migration clandestine, afin de faire avancer nos efforts communs vers une approche visant à traiter en profondeur les causes réelles et profondes de l’accroissement de ce phénomène, en adoptant des approches globales et équitables et des solutions efficaces et humaines».

Brahim Merad a appelé aussi «à mettre en place une approche participative visant le développement des régions frontalières et l’unification des visions et des positions concernant la question de la migration dans la région». Selon lui, l’Algérie «contribue de manière significative au soutien des efforts de développement des pays voisins», notamment «à travers l’exploitation de tous les cadres et mécanismes disponibles, y compris les mécanismes dédiés au développement des régions frontalières».

«Stabilité des frontières»

Dans la foulée, le ministre a insisté sur «la question du développement, en allouant des ressources importantes pour le soutien humanitaire et la concrétisation des projets de développement dans les pays voisins, sans oublier les projets d’intégration devant booster le développement dans ces pays et leur permettre de créer des opportunités de croissance et d’emploi pour attirer les candidats à la migration irrégulière».

L’Algérie, a-t-il ajouté, tenait compte de «tous les aspects humanitaires dans ses efforts visant à traiter le phénomène de la migration clandestine, et ce à travers le respect total de tous ses engagements découlant des instruments internationaux qu’elle avait ratifiés, notamment ceux relatifs aux droits de l’homme et à la dignité des migrants». «Fidèle à sa politique de solidarité avec les pays frères, l’Algérie déploie des efforts qui vont au-delà de ses engagements», a-t-il expliqué.

Rappelant les efforts déployés par l’Algérie, Brahim Merad a indiqué que «le plan mis en place a permis d’obtenir des résultats très positifs en termes de réduction des tentatives de migration par mer à leur plus bas niveau, les cas de ces traversées à partir des côtes algériennes vers l’Italie étant quasiment inexistants, puisqu’ils ne dépassaient pas, en 2023, les 0,4% du total des migrants clandestins arrivés dans ce pays par différentes voies». Pour le ministre de l’Intérieur italien, Matteo Piantedosi, la «priorité est d’œuvrer pour le renforcement de la stabilité des frontières terrestres, en commençant par la zone sahélienne».

 

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