Retard dans la programmation des questions orales à l’APN : La colère des députés contre les ministres

24/02/2024 mis à jour: 02:15
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La ministre de l’Environnement, Fazia Dahleb, a répondu jeudi aux préoccupations de certains députés - Photo : D. R.

Une demande de financement pour la réalisation de deux complexes modernes, spécialisés dans le tri sélectif et dotés d’une station de production d’engrais organiques, a été soumise aux services du Premier ministre, qui a donné son accord, en instruisant le ministère des Finances à l’effet d’examiner ce dossier. Le premier étant proposé dans la commune d’Oued Djer et le deuxième a Beni Merad.

Ce jeudi à l’Assemblée populaire nationale (APN), les députés auteurs de questions orales n’ont pas caché leur exaspération quant au retard accusé dans la programmation de leurs interrogations.

Face aux ministres de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, de l’Environnement et des Energies renouvelables ainsi que celui des Transports, les députés de différentes obédiences ont qualifié «le retard flagrant» pour répondre aux questions «d’humiliation» au peuple et «un non-respect des principes» consacrés par la Constitution, qui fait que le pouvoir tire sa légitimité du peuple. Les parlementaires reprochaient aux ministres de ne pas respecter le délai légal dans leurs réponses aux questions. «Ma question remonte à juin 2022.

Il est inacceptable d’attendre plus de deux ans pour avoir une réponse à mon interrogation», s’insurge le député Rachid Charchar du mouvement El Bina. Un autre élu du Mouvement pour la société et la paix (MSP), dont l’interrogation a été formulée en février 2022, considère ce retard comme une insulte à leur égard.

«Nous sommes la voix du peuple, et si les hauts responsables à tous les niveaux, y compris ceux de l’Assemblée, ne respectent pas notre travail, alors que penserait le citoyen qui a mis toute sa confiance en nous», lance-t-il avant de dénoncer «des pratiques qui portent surtout atteinte à l’image des institutions nationales».

Aucun ministre ne s’est défendu par rapport aux reproches des députés. Cependant, ce jeudi lors de cette plénière consacrée aux questions orales, les travées de l’hémicycle étaient quasiment vides. Les députés ont déserté leur «chaise» !

Néanmoins, à la question de Abdelkader Djicharki élu du mouvement El Bina sur les décharges au niveau des communes de Larbaâ (Blida ) et Bougara, situées dans le périmètre de oued El Harrach et qui causent des désagréments aux habitants de ces régions, la ministre de l’Environnement, Fazia Dahleb, a expliqué que l’Agence nationale des déchets (AND) relevant du secteur a inscrit un projet de réhabilitation de la décharge publique de Larbaâ à travers le Fonds national de l’environnement et du littoral (FNEL).

Pour ce qui est de la décharge de la commune de Bougara, la direction de wilaya et l’Entreprise publique de gestion des centres d’enfouissement technique de la wilaya ont mis en place, précise-t-elle, une série de mesures, dont la fermeture progressive de la décharge.

«Un dossier a été élaboré, vu l’urgence de l’opération, pour demander la levée de gel avec le changement de l’intitulé de l’opération précédemment inscrite, relative à la réalisation de deux décharges publiques d’un montant de 360 millions de dinars en une nouvelle opération intitulée ‘‘Fermeture et réhabilitation de la décharge de Bougara et du Centre d’enfouissement technique (CET) de Soumaâ’’». Ces mesures entrent dans le cadre du projet de dépollution de l’oued El Harrach.

A ce titre, la ministre a révélé qu’une demande de financement, pour la réalisation de deux complexes modernes spécialisés dans le tri sélectif et dotés d’une station de production d’engrais organiques, a été soumise aux services du Premier ministre, qui a donné son accord, en instruisant le ministère des Finances à l’effet d’examiner ce dossier. Le premier étant proposé dans la commune d’Oued Djer et le deuxième à Beni Merad.

La capacité de chaque décharge est, selon elle, d’environ 1000 tonnes de déchets par jour pour une enveloppe financière de 1,5 milliard de dinars par projet. Quant à la décharge réalisée par la commune, Mme Dahleb a soutenu que ses services ont enregistré nombre de réserves qui font obstacle à sa mise en service.

S’agissant de la question du député Charchar concernant la situation environnementale dans la wilaya d’Oran et les mesures prises par le ministère de tutelle pour la protéger, Mme Dahleb a indiqué que des consultations avancées sont en cours avec des complexes du ciment pour traiter des déchets au sein des usines, ce qui permettra, a-t-elle dit, d’éviter «les fuites d’émissions de gaz nuisibles à l’environnement», insistant sur le fait que ce traitement «à l’intérieur des fours n’affecte pas la qualité du ciment produit».

A cet effet, le département de l’Environnement avait soumis, note la ministre, un rapport au Premier ministre sur tous les déchets générés par le secteur industriel, citant une expérience menée dans ce domaine, qui a abouti à des résultats concluants et qui sera généralisée à l’avenir.

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