Les réactions se succèdent, tant au plan régional que continental, suite à l’adoption jeudi d’une résolution non-contraignante à Strasbourg par le Parlement européen (PE) relative à la liberté d’expression en Algérie.
Les parlements panafricain (PAP) et arabe ont dénoncé le texte voté à la majorité par les eurodéputés. Le PAP a condamné vendredi «toute ingérence dans les affaires internes de l’Algérie», indique un communiqué de cette institution qui relève de l’Union africaine (UA).
«Le Parlement panafricain condamne et rejette toute ingérence dans les affaires internes de l’Algérie et de l’ensemble des pays africains et rappelle que les deux Parlements continentaux avaient convenu en décembre 2022 à Bruxelles qu’ils devaient se consulter sur les questions afférentes aux deux continents avant de prendre toute résolution ou décision», précise la même source.
L’instance parlementaire arabe a, pour sa part, qualifié le texte adoptée en plénière «d’ingérence flagrante et inacceptable dans les affaires internes de l’Algérie et d’impair inadmissible que le Parlement européen ne cesse de commettre en continuant à publier des communiqués similaires sur les droits de l’Homme dans les pays arabes». Elle a, dans un communiqué repris par l’APS, exprimé son «rejet du communiqué du PE et des allégations fallacieuses et mensongères infondées et qui ne s’appuient sur aucune preuve objective».
«Les termes inacceptables et arrogants contenus dans le document, représentent une violation flagrante des principes des Nations unies et des codes et usages internationaux qui soulignent le principe de la non-ingérence dans les affaires internes des Etats», poursuit le Parlement arabe dans son communiqué.
Il a aussi appelé son homologue européen «à cesser immédiatement et entièrement de s’ériger en tuteur des Etats arabes et à ne pas politiser les questions des droits de l’Homme en les utilisant comme prétexte pour s’ingérer dans les affaires internes de l’Algérie», d’autant qu’il y a des institutions constitutionnelles et judiciaires qui «sont à même d’assurer et d’appliquer toutes les garanties nécessaires à la liberté d’opinion et à la protection des droits de l’homme dans la société algérienne».
Le Parlement arabe a, en outre, rappelé la nécessité d’emprunter les canaux institutionnels et ceux de la diplomatie parlementaire pour s’assurer de la fiabilité des informations en lien avec la situation des droits de l’homme en Algérie.
«Le Parlement européen aurait plutôt dû respecter les règles et les usages de la diplomatie parlementaire et communiquer directement avec le Parlement algérien, pour accéder à la vérité à partir de sources fiables, au lieu de s’appuyer sur des sources suspectes sans fondement, d’autant qu’il existe un canal de communication direct entre les deux parties, à savoir la Commission parlementaire mixte Algérie-UE», ajoute le communiqué.
Le Parlement arabe a, par ailleurs, mis en avant la nécessité pour le PE «d’être à la hauteur de la responsabilité dictée par les intérêts communs et les relations stratégiques qui unissent l’UE et les Etats arabes».