Reprise des discussions pour une trêve avant le mois de Ramadhan : Le calvaire sans fin des Palestiniens de Ghaza

04/03/2024 mis à jour: 03:46
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Photo : D. R.

La situation humanitaire dans l’enclave palestinienne est devenue catastrophique, avec près de 2,2 millions de personnes sur le point de sombrer dans la famine, selon l'Agence de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA). Le ministère de la Santé à Ghaza a signalé que 16 enfants sont morts de malnutrition et de déshydratation au cours des derniers jours.

De nouveaux pourparlers ont été ouverts au Caire hier dans l'espoir de parvenir à une trêve entre Israël et le mouvement Hamas pendant le mois sacré de Ramadhan à Ghaza. La région est encore en proie à des bombardements meurtriers de l'armée d’occupation israélienne, aggravant une situation déjà désespérée dans ce territoire palestinien, qui, selon l'ONU, est au bord de la famine.

Selon un média égyptien, des envoyés du Qatar et des Etats-Unis sont arrivés, hier, dans la capitale égyptienne pour participer à ces discussions. Ils attendent une réponse du Hamas concernant une proposition avancée à Paris fin janvier, élaborée conjointement par le Qatar, les Etats-Unis et l'Egypte. Cette proposition prévoit une trêve de six semaines ainsi que la libération de 42 otages en échange de celle de Palestiniens détenus par Israël. L'objectif est de parvenir à cette trêve avant le début du mois de jeûne musulman.

Selon un haut responsable américain à Washington, Israël aurait accepté en principe les termes de l'accord, bien que cela n'ait pas été officiellement confirmé par le gouvernement israélien. Un haut responsable du Hamas a déclaré sous le couvert de l'anonymat à l’agence française AFP, que la trêve pourrait être conclue dans les «24 à 48 heures» (la déclaration ayant été faite hier), si Israël répondait favorablement aux demandes du Hamas, notamment le retour des Palestiniens déplacés dans le nord de Ghaza et une augmentation de l'aide humanitaire.

Le Hamas réclame également un cessez-le-feu permanent et le retrait israélien en échange de la libération des otages. Pendant ce temps, les attaques aériennes israéliennes se sont poursuivies dans la nuit, ciblant les villes de Khan Younès et Rafah dans le sud de la bande de Ghaza. Des tirs nourris d'artillerie ont eu lieu dans plusieurs autres localités, dont Jabaliya, Beit Hanoun, Zeitoun et Tal Al Hawa, dans le nord.

Le ministère de la Santé à Ghaza a fait état de 90 morts en 24 heures, dont 14 membres de la famille Abou Anza, parmi lesquels les bébés jumeaux de quelques mois Naïm et Wissam, dans une frappe sur leur maison à Rafah. Même les tentes des déplacés à Rafah ont été ciblées.

Samedi soir, onze personnes sont tombées en martyrs et environ 50 autres ont été blessées, dont des enfants, dans un bombardement de l'aviation sioniste contre les tentes de personnes déplacées et un rassemblement de personnes près de la porte de la maternité Al Emirati de Rafah, a indiqué, dans un communiqué, le porte-parole des autorités sanitaires palestiniennes à Ghaza, Ashraf Al Qudra, précisant qu'un ambulancier a été tué dans ce bombardement.

Le chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a qualifié de «honteuse» cette attaque, appelant une fois de plus à «un cessez-le-feu immédiat dans l'enclave palestinienne». «Les informations selon lesquelles des tentes abritant des personnes déplacées à Rafah ont été bombardées par l'aviation israélienne, ce qui a fait des dizaines de victimes et de blessés, dont des enfants, sont des nouvelles honteuses que les mots ne peuvent décrire», a-t-il écrit dans un message posté sur son compte sur la plateforme X.

La situation humanitaire dans l’enclave palestinienne est devenue catastrophique, avec près de 2,2 millions de personnes sur le point de sombrer dans la famine, d'après l'Agence de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA). Le ministère de la Santé à Ghaza a signalé que 16 enfants sont morts de malnutrition et de déshydratation au cours des derniers jours.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a exprimé sa «grave préoccupation» devant l'insécurité alimentaire à Ghaza et a appelé à une livraison sans entraves d'une aide humanitaire à grande échelle.

Les approvisionnements par voie terrestre, soumis au feu vert d'Israël, sont limités, principalement via Rafah depuis l'Egypte. Pour rappel, la distribution d'aide humanitaire dans la ville de Ghaza a viré au drame jeudi dernier, lorsque des centaines de personnes se sont ruées sur des camions d'aide et qu’Israël a ouvert le feu sur une population affamée, faisant 118 morts et 760 blessés.

Face à la difficulté d'acheminer l'aide humanitaire par voie terrestre en raison du blocus imposé par Israël, les Etats-Unis ont, pour la première fois depuis le début de la guerre, entrepris un largage aérien de 66 colis contenant plus de 38 000 repas en coordination avec la Jordanie.

Le fait est qu’en pleine campagne électorale aux Etats-Unis, le président Joe Biden, candidat à un deuxième mandat, subit la pression de l'aile gauche de son parti et de la communauté musulmane et d'origine arabe pour son soutien aux crimes perpétrés par Israël.

Samedi, des centaines de manifestants se sont rassemblés à Washington, criant des slogans comme «Palestine libre !» devant l'ambassade d'Israël avant de défiler avec un drapeau palestinien géant jusqu'à la résidence de l'ambassadeur d'Israël.

Certains brandissaient des pancartes en hommage au militaire américain décédé le week-end dernier après s'être immolé devant l'ambassade d'Israël aux Etats-Unis, en criant «Free Palestine !». En tout et pour tout, le bilan de l'agression lancée le 7 octobre dernier par l'armée de l'occupation sioniste contre la bande de Ghaza affiche, selon des sources médicales palestiniennes, le chiffre effarant de 30 410 martyrs.
 

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