Repère - Relations algéro-françaises : Quoi de neuf ?

13/03/2024 mis à jour: 14:14
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L’entretien téléphonique, qui a eu lieu cette semaine entre les Présidents A. Tebboune et E. Macron, a repoussé la visite d’Etat que doit effectuer Tebboune en France au quatrième trimestre de l’année 2024, «à une date qui sera fixée en commun accord» !

Cet entretien est venu à point nommé, dans la mesure où les deux chefs d’Etat ne s’étaient pas concertés depuis plusieurs mois.

Les dossiers internationaux

Pour le reste, les dossiers internationaux (Ukraine, Ghaza) et régionaux (Mali, Niger) ont dû être passés en revue, sans que les deux pays ne semblent d’accord sur le fond de ces dossiers si l’on analyse les déclarations des deux Présidents dans diverses interventions rendues publiques.

Au Moyen-Orient, notre pays réaffirme son soutien inconditionnel à la cause palestinienne et son droit à un Etat indépendant sur les frontières de 1967 et, de l’autre, la France réitère le «droit d’Israël à se défendre», tout en insistant sur la «modération» dans les crimes de guerre commis par ce pays.

Au niveau de la région sahélo-saharienne, l’Algérie maintient les «Accords d’Alger», comme un cadre opérationnel pour une paix inclusive au problème malien et la France persiste dans sa logique suicidaire d’emploi de ses forces armées. S’agissant de l’Ukraine, la dernière déclaration d’E.

Macron de «ne pas écarter la possibilité d’envoi de troupes au sol», en Ukraine, n’est pas faite pour converger avec l’Algérie qui prône une «solution politique» au conflit, loin de toute surenchère et d’une politique d’escalade avec la Russie, qui est et demeure un allié fidèle et durable de notre pays.

Les relations bilatérales

La coopération économique dans les secteurs de l’énergie, de l’agriculture, des mines et de l’industrie ferroviaire a été abordée et confirmée avec une certaine satisfaction, dans la mesure où les rencontres entre les patronats des deux pays commencent à porter leurs fruits.

Cependant, des voix parallèles comme celle de X. Driencourt (ex-ambassadeur de France en Algérie par deux fois), appellent à «muscler» la parole de la France avec l’Algérie, «qui ne comprend que le rapport de force».

Il considère que l’évolution en dents de scie de nos relations sont dues à la partie algérienne qui ne «renvoie pas l’ascenseur» aux propositions françaises des différents Présidents, pour les «normaliser et les stabiliser», ajoutant dans son livre testament L’Enigme algérienne que les «relations algéro-françaises relèvent à la fois de la politique intérieure et extérieure de la France».

Il termine son réquisitoire lors de son dernier passage médiatique, en déclarant que si «l’Algérie n’est pas l’ennemie de la France, elle n’est pas son amie», tout en fustigeant, au passage, la position discriminatoire du président Macron en faveur de l’Algérie par rapport au Maroc.

C’est donc dans cette atmosphère empoisonnée, en France, à la veille des élections européennes, où l’extrême droite (RN) est donnée en tête des sondages, que cet entretien téléphonique a eu lieu et que la visite du président A. Tebboune a été reportée à fin septembre- début octobre 2024, sans que la date ne soit fixée pour autant.

 

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