Le réseau bancaire en Algérie a très peu évolué durant les dernières années. Qu’on en juge ! Selon les statistiques de la Banque d’Algérie publiées sur son site durant la décennie 2009-2019, le changement est peu perceptible.
Sauf peut-être dans les grandes villes où l’activité économique est plus importante. Un tableau retraçant le nombre d’agences bancaires par wilaya durant cette période illustre l’effort fourni en matière d’implantation de nouvelles agences à travers le territoire national. A Adrar par exemple, le nombre d’agences est passé de 12 à 15 durant la décennie.
A Chlef, l’on est passé de 22 à 30, à Laghouat de 13 à 16, et Oum El Bouaghi de 20 à 24. Alger, Béjaïa, Blida, Bouira, Sétif et Oran sont les villes où un plus grand nombre d’agences a été créé durant cette dizaine d’années. A Illizi, le nombre a été porté de 6 à 7 agences. Tandis que dans les villes comme Bordj Badji Mokhtar, Ain Salah, In Guezzam, Djanet, El M’ghair, selon le tableau suscité, la représentation est tout simplement nulle.
Le nombre total des agences bancaires réparties à travers les différentes régions du pays est passé, durant cette période, de 1250 à 1568. L’ex-Premier ministre, Aymen Benabderrahmane, avait fait état, en 2021, de 1690 agences bancaires à travers le territoire national, d’où la nécessité, selon lui, d’élargir ce réseau pour réaliser «l’inclusion bancaire».
Cependant, ce chiffre, a-t-il concédé, demeure «très loin» des normes internationales. Si, en effet, la moyenne par rapport au nombre d’habitants est une agence pour 1000 habitants, en Algérie ce taux serait, selon lui toujours, d’une agence pour 26 000 habitants. Concernant le secteur bancaire privé, son réseau ne s’étend pas à toutes les wilayas.
A la mi-2023, le gouverneur de la Banque d’Algérie avait appelé les banques, au cours d’une réunion, selon un communiqué de cet établissement, à «renforcer et développer le financement de l’économie, d’autant que celles-ci enregistrent des conditions idoines de liquidité et de solvabilité, dénotant ainsi d’une grande marge en la matière».
L’analyse des tendances conjoncturelles sur la période 2022 à fin mars 2023 montre une croissance des crédits mais qui reste «insuffisante» au regard des capacités de financement de la place bancaire, indique la même source. Il s’est agi de lancer des actions susceptibles d’insuffler une nouvelle dynamique à la mobilisation optimale des capacités de financement, dont disposent les banques.
Selon la dernière note de conjoncture, la BA d’Algérie fait ressortir qu’à fin septembre 2023, les crédits accordés à l’économie sont en hausse de 5,8%. Le montant des crédits a atteint un encours de 10 703,64 milliards de dinars contre 10 115,24 milliards de dinars en 2022.
La Banque fait remarquer que cette croissance est «moindre que l’inflation enregistrée sur la période». Les banques publiques ont octroyé un stock de crédits qui s’est accru de 5,44% par rapport à fin 2022, passant de 8653,80 milliards de dinars à fin 2022 à 9124,94 milliards DA.