Le ministre de l’Intérieur, Brahim Merad, insiste sur «le maintien du niveau renforcé de la coopération multilatérale» pour combattre le phénomène de la migration irrégulière.
«Nous sommes convaincus que notre action commune et le maintien d’un niveau renforcé de coordination multilatérale contribueront de manière significative à la maîtrise des défis majeurs dans le domaine de la migration irrégulière», plaide le ministre à l’ouverture, hier à Naples (Italie), de la 2e Rencontre quadripartite sur ce phénomène. Une rencontre à laquelle ont aussi pris part les ministres de l’Intérieur de l’Italie, de la Tunisie et de la Libye.
Créé mai 2024, ce mécanisme, rappelle le ministre, a pour but d’intensifier l’action commune quadripartite visant à renforcer le partenariat et à promouvoir le dialogue de haut niveau et l’échange de vues sur les questions liées au phénomène de la migration irrégulière.
«Le renouvellement de notre réunion aujourd’hui est une preuve tangible de la volonté de nos quatre pays de soutenir ce processus conjoint, et de la conviction que nous partageons tous quant à l’importance de la coordination entre l’Algérie, l’Italie, la Tunisie et la Libye, en tant que pays directement concernés par la migration irrégulière et ses conséquences», souligne-t-il.
Selon Brahim Merad, «cette réunion revêt une importance particulière, car elle constitue une occasion précieuse d’évaluer le niveau de notre coopération actuelle et l’efficacité des mesures prises jusqu’à présent».
«Cette rencontre est aussi un espace constructif pour discuter des nouvelles façons de faire face aux défis communs en matière de lutte contre la migration irrégulière, permettant l’adoption d’une approche globale basée sur le partage des responsabilités et des engagements entre les pays d’origine, de transit et d’accueil, et garantissant une gestion efficace de tous les aspects humanitaires et sécuritaires liés à ce phénomène», explique-t-il. La première réunion consultative, rappelle-t-il, «a contribué de manière significative à la progression du niveau de coordination conjointe dans la lutte contre la migration irrégulière, et a permis l’opérationnalisation du processus».
«Il convient de mentionner les efforts déployés par mon pays dans le cadre des efforts visant à traiter les cas de migration irrégulière, à travers le travail que nous effectuons actuellement en coopération avec le bureau d’Alger de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM)», explique-t-il.
Le ministre explique, dans la foulée, que les «relations de l’Algérie avec l’Italie, la Tunisie et la Libye se caractérisent par des niveaux exceptionnels de progrès, de coopération étroite et d’action commune, qui ont enregistré une dynamique sans précédent durant la période récente, à travers la multiplicité et la régularité des rencontres de haut niveau, qui ont permis une meilleure confrontation des différents défis».
«Les différentes réunions régionales de concertation et de coordination tenues avec les pays frères de Tunisie et de Libye ont permis d’unifier les visions sur les questions liées au phénomène de la migration irrégulière, ainsi que d’intensifier la coopération opérationnelle sur le terrain, avec des résultats très positifs», se félicite-t-il.
L’Algérie accueillera un forum sur le trafic de migrants
Dans le cadre des mêmes efforts visant à assurer une plus grande maîtrise des techniques opérationnelles pour faire face à ce phénomène, à renforcer les capacités humaines et à moderniser les méthodes scientifiques et techniques d’intervention et d’information, le ministre annonce que l’Algérie abritera, la semaine prochaine, un forum scientifique sur «Les méthodes d’investigation et de surveillance des réseaux de trafic de migrants et de traite des êtres humains».
Ce rendez-vous, fait-il savoir, sera organisé en collaboration avec l’Université arabe Naif des sciences de sécurité, du Conseil des ministres arabes de l’Intérieur et l’Organisation internationale pour les migrations. Assurant que l’Algérie «accorde une grande importance à la lutte contre la criminalité transfrontalière», Brahim Merad rappelle le partenariat algéro-italien entamé dans le cadre du Plan Mattei visant «à promouvoir un développement conjoint et durable à long terme dans les pays africains afin d’accélérer leur développement».
«Nous saisissons toutes les occasions pour réaffirmer notre conviction que la lutte contre le phénomène de la migration irrégulière, qui a des effets multidimensionnels, ne peut être envisagée par des mesures ad hoc, mais nécessite une approche globale, intégrée, coordonnée et solidaire qui s’attaque aux causes profondes du phénomène en assurant la sécurité, la stabilité et le soutien au développement dans les pays d’origine», insiste le ministre. Madjid Makedhi