L’état actuel de cette artère stratégique donne une mauvaise image de la ville, un constat que se font quotidiennement
les milliers d’automobilistes qui la traversent, notamment parmi les étrangers.
Cela fait plusieurs jours que le projet de réhabilitation du boulevard de Djebel Ouahch, dans la banlieue nord de la ville de Constantine, est à l’arrêt.
Un tour dans les lieux montre qu’il a été même abandonné jusqu’à nouvel ordre. Officiellement, on ne connaît pas les causes de cette situation, puisqu’il est très difficile d’avoir la version des services des travaux publics, dont les responsables sont quasiment injoignables, ou ne veulent pas s’exprimer sur pareils cas très gênants.
Officieusement, des rumeurs font le tour des réseaux sociaux, notamment du côté de Djebel Ouahch où l’on parle d’un mécontentement exprimé par l’entrepreneur en charge des travaux, qui n’aurait pas été payé en contrepartie des travaux réalisés. Peu importe la ou les causes, mais la situation sur ce boulevard est déplorable.
Elle est même inacceptable et injustifiée pour un projet pareil dans une artère dont on a voulu faire un grand boulevard «aux normes», pour servir d’accès à l’autoroute Est-Ouest.
On a fini par le transformer en une véritable «catastrophe urbaine». Après des mois, tous les désagréments causés aux automobilistes et que nous avons déjà signalés dans nos précédentes publications sur la situation des travaux sur ce boulevard persistent.
Lors d’une visite effectuée au chantier au mois de juin dernier par le wali de Constantine, Abdelkhalek Sayouda, ce dernier avait instruit les responsables de l’entreprise en charge des travaux de mettre en place un planning des travaux et de fixer la réception pour la fin du mois de juin.
La remarque du wali avait bien sa justification, puisqu’il avait constaté que les travaux étaient menés d’une manière non méthodique, et parfois désordonnée, ce qui ne permettait pas un avancement «logique».
Des crevasses sur des centaines de mètres
Dès l’entrée du boulevard, juste à proximité du Technicum des frères Lakehal, les crevasses commencent à faire leur apparition. Une série longue qui s’étend sur des centaines de mètres, alors que la chaussée n’a pas été encore bitumée. Un calvaire pour les conducteurs. Cet état est constaté jusqu’aux immeubles situés à quelques dizaines de mètres du siège du 12e arrondissement de la sûreté urbaine.
Le bitume posé sur un peu plus de 150 mètres prend fin à quelques encablures de la mosquée El Ansar, en montant vers le côté supérieur du boulevard. Ce dernier se trouve dans un état encore plus déplorable, rendant la circulation plus difficile, ceci sans parler des lampadaires non encore posés, alors que d’autres ne sont pas fonctionnels.
«Nous ne comprenons pas pourquoi ce boulevard se trouve dans un état pareil, est-ce qu’il y a un problème avec l’entreprise de réalisation ou est-ce par manque de suivi ? Dans ce cas on s’interroge sur le rôle des services concernés», se demandent des riverains.
Ces derniers déplorent la dégradation déplorable de leur cadre de vie, avec cet air poussiéreux qu’ils respirent au quotidien et les «montagnes» de terre qui s’accumulent sur les côtés de la route. Les habitants et les commerçants ne manquent pas de rappeler la dégradation des trottoirs situés devant leurs domiciles et leurs locaux sur la partie de gauche en allant vers Djebel Ouahch.
Lors d’une virée sur les lieux, dimanche 13 août, nous avons remarqué que la situation des travaux sur ce boulevard n’a pas évolué depuis plusieurs jours, mis à part des ouvriers qui s’affairaient à la réalisation d’un mur de soutènement. Pour le reste, la traversée de cette artère est rendue pénible, notamment à l’entrée, et sur le tronçon situé dans la partie supérieure jusqu’à l’hôpital psychiatrique.
Cet axe névralgique qui relie le rond-point de la cité Emir Abdelkader à l’autoroute Est-Ouest est traversé chaque jour par des milliers de véhicules, sachant qu’il demeure un passage obligé pour ceux qui se dirigent vers Alger, mais aussi pour ceux qui prennent la route vers les wilayas de Skikda, d’Annaba et la frontière avec la Tunisie.
À propos, ils sont nombreux les ressortissants tunisiens et libyens qui passent par ces lieux et ne manquent pas de se désoler face à cette situation. Pourtant, l’État a mobilisé tous les moyens financiers pour mener ce projet et l’achever dans les délais, alors pourquoi on s’obstine à faire traîner les choses pour atteindre le seuil de l’intolérable ?