Aucune prise en charge réelle et sérieuse n’a été mise sur pied pour sauver ce qui reste de La Casbah d’Alger, qui est devenue au fil des ans, l’ombre d’elle-même. D’après certains connaisseurs de la question, la vieille Médina est «perdue à tout jamais», car ce qui est actuellement susceptible d’être restauré comme «douiret» et monuments historiques ne représente qu’une infime partie de ce qui existait il y a de cela 30 ou 40 ans.
De ce fait, les détracteurs de la réhabilitions du vieux bâti de La Casbah, mettent en avant cet argument, qui est au final un aboutissement normal au laisser- aller et la négligence dont a fait l’objet la vieille Médina. Après le recouvrement de la souveraineté nationale en 1962, La Casbah est alors délaissée par ses habitants qui profitent du départ des pieds-noirs pour s’installer dans des quartiers plus chics.
Les maisons, palais et autres édifices parfois millénaires commencent à se dégrader. Aucun plan de sauvegarde de La Casbah n’a été mis en place par les autorités publiques d’alors. Entre temps, La Casbah est devenue un site en ruine qui se dégrade à vu d’œil. En 1992, l’Unesco réagit et fait entrer la vieille Médina au patrimoine mondial de l’humanité. Mais nous sommes en pleine décennie noire, et ses ruelles sombres sont alors le lieu d’actes terroristes. Une nouvelle fois, les habitants de La Casbah vivent au rythme du couvre-feu et des attentats.
Aujourd’hui, La Casbah a tourné le dos à la violence. Des associations et des habitants s’investissent pour restaurer et redonner vie au quartier. Des mesures partielles ont été prises pour pallier au plus urgent. Partout, de grands échafaudages soutiennent les murs et enveloppent les façades.
Le plan de restauration de La Casbah couvre une dizaine de monuments historiques et 200 maisons « des douiret» pour un budget de 170 millions d’euros. L’enjeu est de sauver un patrimoine en péril, mais aussi de développer le tourisme, alors que l’économie a été ébranlée par la chute des prix du pétrole. Le projet de la restauration des vestiges de La Casbah rencontre des difficultés et peine à trouver un terrain d’applications. Par ailleurs, et depuis 2018, les réalisations ont patiné dans des démarches procédurales qui ralentissent les travaux.