Bloquée il y a quelques semaines par le veto américain, la reconnaissance de l’Etat de la Palestine progresse au niveau international. Malgré le forcing des Etats-Unis et leurs alliés occidentaux, la tendance a changé durant les 36 dernières années…
La cause palestinienne continue d’enregistrer des avancées diplomatiques. Le pays, dont la création a été proclamée à Alger le 15 novembre 1988, vient de réaliser un nouveau succès à l’ONU, où l’écrasante majorité des membres a approuvé une résolution soutenant sa demande d’un statut de membre à part entière. Bloquée il y a quelques semaines par le veto américain, la reconnaissance de l’Etat de la Palestine progresse au niveau international.
Malgré le forcing des Etats-Unis et leurs alliés occidentaux, la tendance a changé durant les 36 dernières années. En effet, le nombre de pays ayant reconnu officiellement l’Etat palestinien, dont l’indépendance a été proclamée par le Conseil national palestinien et son leader Yasser Arafat, est passé d’une minorité à une majorité écrasante.
Et ce n’est pas fini. L’attitude de nombreux pays occidentaux qui ont approuvé le projet de résolution présenté par l’Algérie devant le Conseil de sécurité de l’ONU donne déjà une idée sur l’avenir à court et à moyen terme de la cause palestinienne. Retour sur cette percée…
A la suite de la proclamation d’indépendance de l’Etat de la Palestine le 15 novembre 1988, une cinquantaine de pays l’ont reconnu le jour même ou dans la semaine qui a suivi sa proclamation. Les pays ayant constitué cette première vague (1988-1989) sont les pays de la Ligue arabe, les pays africains et asiatiques ainsi que les pays de l’ancien bloc de l’Est. Entre 2008 et 2013, de nombreux pays de l’Amérique latine (16 des 19 pays) ont annoncé leur position concernant l’Etat de la Palestine.
Une troisième vague de reconnaissance intervient entre 2014 et 2015. On assiste alors aux premières reconnaissances de pays d’Europe occidentale. En plus du Vatican (qui avait reconnu Israël en 1993), l’Islande et la Suède, devenant le premier pays membre de l’Union européenne à reconnaître l’Etat palestinien. La Pologne, Tchéquie, Slovaquie, Hongrie, Roumanie, Bulgarie et Chypre n’étaient pas encore membres de l’UE lors de leur reconnaissance de l’Etat palestinien.
En 2013, rappelons-le, les Parlements européen, britannique et français ont voté leur soutien pour une reconnaissance de l’Etat palestinien, sans que cela soit, à ce jour, suivi par leurs gouvernements. Avec la nouvelle agression de l’occupant israélien et son génocide à Ghaza, de nombreux pays ont annoncé leur reconnaissance de l’Etat palestinien.
C’est le cas de la Barbade, de la Jamaïque, du Trinité-et-Tobago, puis des Bahamas qui ont pris leurs décisions, dans ce sens, ces derniers jours. De nombreux autres pays occidentaux ont déjà fait part de leur intention de reconnaître l’Etat de Palestine dans les semaines et dans les mois à venir.
Actuellement, soulignons-le, il n’existe pratiquement aucun pays au monde qui n’a pas de relations avec la Palestine. Outre ceux ayant des «relations diplomatiques» ou qui ont exprimé une «reconnaissance diplomatique», les Etats qui refusent de reconnaître la Palestine entretiennent, avec elle, diverses formes de relations.