Reconfiguration des routes

12/04/2025 mis à jour: 07:31
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Le projet d’étude pour le dédoublement des routes au niveau national, annoncé jeudi à l’APN par le ministre des Travaux publics, revêt une importance première sur le plan économique, mais aussi en matière de sécurité routière. Le bilan des accidents de la circulation en 2024, rendu public récemment, montre que la gravité des sinistres et des dégâts humains est liée à des collisions frontales survenant donc sur des routes à double sens.

Les témoignages recueillis à la suite des accidents ont du reste régulièrement rappelé l’urgence des projets de modernisation des axes routiers, en optant pour des chaussées séparées. La densité du flux de véhicules, de différents gabarits, et les excès de vitesse sur les routes les moins surveillées, et au final les plus meurtrières, amènent à remodeler et à rénover le réseau routier qui a depuis fort longtemps dépassé sa vocation de simple outil de désenclavement.

La décision ministérielle de lancer l’étude visant à «identifier les besoins du secteur en matière de dédoublement des voies au niveau national» intervient donc à un moment crucial, s’inscrivant également dans la dynamique de développement global dans le pays. Plusieurs projets ont d’ores et déjà été engagés dans plusieurs wilayas et sont en cours d’achèvement, a indiqué le représentant du gouvernement au cours de la même séance consacrée aux questions orales des députés. En plus des dispositions devant être prises pour le respect des délais dans la phase de réalisation de ce programme, il importe d’intégrer un élément technique qui favoriserait l’installation des glissières de sécurité métalliques, en tenant compte de l’avis des automobilistes.

Les murets en béton les plus répandus sur les autoroutes entraînent des désagréments cycliques en raison des opérations de nettoyage menées par les équipes des travaux publics, en mettant en place un rétrécissement des voies, synonyme de perturbation de la circulation. Le dispositif précédent annoncé en janvier 2024 par le même département ministériel, étalé sur plusieurs années et relatif à l’entretien et au développement des routes, avec un financement de 60 milliards de dinars, mérite un bilan d’étape en sériant les contraintes rencontrées sur le terrain.

L’importance de cet axe de travail a été soulignée à la fin de l’année dernière, où il a été rappelé que la «préparation et la gestion des programmes concernant les routes communales, qui représentent 50% du réseau national, relèvent du ministère de l’Intérieur, tandis que le rôle du secteur des travaux publics se limite à une assistance technique». Les collectivités territoriales ont dès lors un rôle primordial dans la concrétisation de ces projets vitaux pour l’activité économique locale et la vie quotidienne des habitants.

Des articles de presse font état des difficultés et de la désorganisation des transports dans de nombreuses localités, des situations consécutives à la détérioration des routes. La multiplication des intervenants dans le secteur explique la lenteur dans la prise en charge des requêtes exprimées par les citoyens. Ces derniers ont connaissance des différents niveaux de responsabilité entre la commune, la wilaya et les instances gouvernementales, tout en aspirant à une mise en œuvre effective des programmes annoncés officiellement avec des dotations budgétaires conséquentes.

Le renforcement des services techniques communaux apparaît comme un préalable à l’affectation des projets de réhabilitation et de modernisation du réseau routier, et une priorité à intégrer dans l’action des autorités locales. A l’approche de la saison estivale, le sujet prédominant est lié à la gestion des plages et aux conditions d’accueil des visiteurs dans les villes balnéaires. Le phénomène devant être solutionné à terme est également celui de l’engorgement des routes menant aux zones côtières et n’ayant pas connu de reconfiguration depuis des décennies.    

 

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