Il est compréhensible dans une société de consommation, telle que la nôtre, que certains produits s’éclipsent des étals ou s’écoulent à des prix exorbitants au point de casser la tirelire. Dès lors, tout le monde s’accorde à dire que la pénurie et la spéculation sont en passe de devenir un sport national.
Ce qui est moins fairplay à l’égard des familles nombreuses et de faibles revenus, c’est que les prix des produits de large consommation ont flambé d’une manière brusque et vertigineuse, notamment ceux de la pomme de terre qui a atteint le record de 180 dinars et de la sardine cédée à 1200 DA.
Pendant ce temps, les prix d’autres aliments ont été significativement revus à la baisse. «On ne comprend rien. Du jour au lendemain les prix chutent librement, et le citoyen prend cela comme un geste de clémence. Alors que mêmes réduits les prix sont toujours rédhibitoires.
La meilleure manière de ramener les produits à leurs justes prix c’est de les boycotter. C’est aussi simple que cela», nous dit un père de famille qui peine visiblement à joindre les deux bouts.
D’autres produits locaux par excellence, tels que les dattes et les oranges affichant des prix à trois ou quatre chiffres, font bonnement et simplement fuir les badauds qui préfèrent se rabattre sur des fruits exotiques et relativement moins chers.
Le marché du poisson n’est pas en reste. Lors d’une virée dans une poissonnerie, le gérant nous énumère des prix, du moins, qui font froid dans le dos pour un pays qui dispose d’un littoral de 1400 km et bon nombre de fermes halieutiques. «Le saumon à 4000 DA, le thon entre 2400 et 2600 dinars, le maquereau à 1000 et la sardine à 1200 dinars, parfois de la taille d’un alevin, à 600 DA.
Là encore, honnêtement, il y a une infraction flagrante à la loi qui stipule que le poisson de moins de 7 cm doit être remis à la mer. Depuis une semaine, les prix de la crevette royale ont grimpé à 6000 puis à 8000 DA et maintenant à 10 000 dinars, le prix du kilo acheté au port. Pour combien voulez-vous que je le cède ?» soutiennent de simples citoyens.
Au final, les prix du poisson semblent être justifiés. «La cherté des poissons s’explique par l’indexation de leurs prix sur ceux des aliments pour bétail et des engrais et surtout par la sécheresse et le stress hydrique qui ont frappé de plein fouet la Méditerranée», ironise un internaute.