Qui pourra empêcher le génocide

19/10/2023 mis à jour: 00:53
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Dans son long voyage entre son pays et Israël, aller et retour, Biden n’a sûrement pas vu El Jazeera qui, remarquablement, en direct et sans discontinuité, a rempli les yeux du monde horrifié des images insoutenables du massacre de plus de 500 habitants de Ghaza à proximité d’un hôpital. Oui, il n’a rien vu ou a refusé de voir l’horreur absolue du bombardement que l’armée israélienne et Netanyahu (comme Collin Powel au début des années 1990 à propos des armes chimiques de l’Irak) ont tenté d’imputer au groupe de résistance palestinienne, le Jihad islamique. 

Biden a commis la plus grande forfaiture de son mandat en répercutant la propagande de l’armée israélienne, qui s’est attelée à dégager sa responsabilité de ce crime contre l’humanité. 

Il a superbement bafoué le droit international et le droit international humanitaire. Il n’a même pas attendu les conclusions d’une commission d’enquête impartiale, si tant est qu'elle se justifie, pour se prononcer sur le meurtre collectif causé par le missile tiré sans aucun doute par l’armée israélienne.

 Un missile qui s’ajoute aux milliers d’autres lancés contre les civils de Ghaza depuis le début de l’opération exterminatrice. Biden et ses homologues européens étaient prompts à brandir la CPI pour un jugement de Poutine pour «crimes de guerre contre les populations civiles», mais pas un mot sur Netanyahu. Au contraire, des lauriers pour ce sinistre assassin. De nouveau donc, l’Occident vole au secours d’Israël, en se voilant la face, sans se soucier qu'il cautionne une des plus grandes tragédies de l’histoire contemporaine.

 Les chefs d’Etat arabes qui ont annulé leur rencontre avec lui ont compris cela, jugeant inutile de s’asseoir à la même table qu'un leader, fut-il celui de la plus grande puissance mondiale, qui loin d’être un messager de la paix n’est qu'un complice de grands assassins. Biden ne fait que s’inscrire dans la longue tradition américaine d’appui sans réserve à Israël, tant des administrations que des élus du peuple, une tradition inaugurée en 1948. 

Les Accords d’Oslo à ceux dits d’Abraham ont été des moments marquants. Les Etats-Unis ont pris soin d’associer les pays européens et progressivement quelques pays arabes, qui ont noué des relations diplomatiques ou bien normalisé leurs relations avec Tel-Aviv, les plus récents, le Maroc et les Emirats arabes unis. L’Arabie Saoudite a failli franchir le pas, reculant dès l’annonce de la tragédie de Ghaza, un échec cuisant pour Biden qui n’a plus de cartes politiques solides à jouer au Proche-Orient. 

Sa seule arme reste le retour à la tradition de la politique de la canonnière, qui signifie l’aide massive à Israël et le déploiement de porte-avions à propulsion nucléaire dans les parages de la Palestine. L’autre grande gifle pour le président américain et les «normalisateurs» avec Tel-Aviv est l’exacerbation de la rue arabe. Dans toutes les capitales, ce sont des millions de personnes qui crient leur colère contre Israël et ses alliés. Le Proche-Orient redevient une poudrière en même temps que l’Europe de l’Est, secouée violemment par la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Ces deux chaudrons sont paradoxalement attisés par les Américains dans le seul but de défendre leurs intérêts économiques et géostratégiques et d’imposer leur vision dans la conduite des affaires du monde. 

Dans leur sillage, se sont engouffrés les Européens et divers pays asiatiques aux intérêts convergents. Tout cet ensemble d'Etats dominateurs a recours à un système d’information global basé sur divers supports techniques de haute performance et sur les techniques de manipulation des masses. Et également sur leur puissance dominatrice en technologie et en flux financiers. La question Palestine qui vient de ressurgir dramatiquement ne fait que révéler, mais dans l’horreur absolue, l’iniquité de l’ordre mondial actuel façonné par l’Occident et placé à son profit exclusif depuis la fin de l’URSS.

 Est exclue quasi totalement la moitié de l’humanité, qualifiée de tiers-monde ou sous-développée, qui tente malgré tout depuis quelques années de relever la tête. Biden à son retour à Washington laissera derrière lui un Proche-Orient, champs de ruines et de mines, qui servira, comme à tous ses prédécesseurs, à galvaniser le vote juif lors des prochaines élections. Un bain de sang contre un bulletin.

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