Le monde entier redécouvre la question palestinienne, après des décennies d’occultation par le système sioniste mondial, qui a pu rallier à lui la plupart des Etats occidentaux et une partie des pays du tiers-monde dans lequel figurent des régimes arabes.
Ces derniers, dès le reflux du front de la résistance palestinienne des années 1970, se sont progressivement détachés du problème et ont conduit certains pouvoirs arabes à s’orienter vers une normalisation avec Israël, alors même que celui-ci n’a pas changé d’un iota sa politique d’occupation. Tout au contraire, il l’a aggravée, d’année en année, par la répression systématique de la résistance et l’élargissement progressif de l’implantation des colonies de peuplement.
Depuis 1948, la question palestinienne a été poussée vers le chemin de la banalisation, en dépit des secousses militaires de 1967 et de 1973 et malgré les actions de riposte des organisations palestiniennes, çà et là, à l’intérieur des territoires occupés et même dans de nombreux pays étrangers.
Cette banalisation avait pour but, à terme, de sonner le glas de la revendication clé qui est la récupération par les Palestiniens de leur terre spoliée, balafrée et meurtrie. Il a fallu donc ces derniers jours un spectaculaire coup d’éclat de l’organisation Hamas pour que l’opinion internationale redécouvre – ou découvre – le dossier palestinien anesthésié par des décennies de propagande sioniste et l’obstination de l’ensemble des pouvoirs politiques se succédant à Tel-Aviv à refuser toute idée de solution politique négociée avec les représentants palestiniens.
L’unique souci était l’extension de la colonisation à travers les spoliations des terres et le recours systématique à la répression qui vient de franchir un nouveau pas avec le bombardement massif de la population civile et du bâti de Ghaza, faisant des centaines de morts, dont des femmes et des enfants. Poussés à l’exil interne, les survivants subissent des conditions humaines effroyables. Une nouvelle fois, les autorités israéliennes ont cédé à leur réflexe exterminateur, cette fois après un revers cinglant de leur armée face à l’organisation Hamas.
Longtemps présentée comme invincible, elle est apparue sous son vrai visage, juste une machine à broyer les civils désarmés et ses services de renseignement destinés uniquement à détecter et assassiner les leaders palestiniens dans la clandestinité. Le monde entier retient son souffle avec la perspective d’une entrée de l’armée israélienne à Ghaza. Un carnage est redouté avec son lot de victimes et de réfugiés.
Il est vain de penser que l’ONU et autres forums internationaux ou actions diplomatiques étatiques, çà et là, puissent faire quoi que ce soit de positif tant qu'Israël est dirigé politiquement par des équipes d’extrême droite, xénophobes et racistes. Ce sera à la population, plus particulièrement les franges progressistes et antisionistes, de faire le ménage. Il y a un enjeu interne majeur à l’intérieur d’Israël.
L’Occident, lui, devra stopper son appui inconditionnel historique à Israël, en se débarrassant de son complexe vis-à-vis de la Shoah et s’orienter vers le droit international qui prône une solution juste à la question palestinienne. Il devra contribuer à mettre un terme à la politique d’extermination sauvage de la population palestinienne et comprendre qu'elle se défend par une résistance qui ne peut être définie comme étant terroriste. On ne peut mettre sur un pied d’égalité l’agresseur et l’agressé. S’agissant des Etats arabes, leur passivité traditionnelle sur le dossier palestinien devra s’effacer.
La gravité extrême de la situation qui pourrait conduire à un génocide de la population de Ghaza commande aux dirigeants des Etats ayant des relations diplomatiques avec Tel-Aviv de les rompre. Et à ceux engagés dans le processus de normalisation à dénoncer les accords, notamment ceux dits d’Abraham.
L’Arabie Saoudite a fait un pas dans ce sens. Les regards sont braqués sur les autres pays arabes, notamment le Maroc et les Emirates arabes unis.