Publication .Tezgertirga de Tilelli Bellal : Le cri de colère d’une femme en quête d’émancipation

10/05/2023 mis à jour: 04:14
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Tezgertirga ou Au-delà des rêves est le titre du premier roman en tamazight de la jeune romancière Tilelli Bellal, paru il y a quelques jours, aux éditions Imtidad. 

Tezgertirga, c’est aussi le prénom de l’héroïne du roman, une jeune fille rebelle qui s’insurge contre une société et une famille qui l’oppriment. «Tezgertirga est un cri de colère et une reconquête de la liberté. 

La femme, qui croupit sous le poids des traditions archaïques de n’importe quelle société, se retrouve souvent exclue et marginalisée. Elle est condamnée à ne plus franchir des interdits, elle est violentée et rabaissée dès qu’elle tente de s’exprimer. Et la société kabyle est gangrenée par ces phénomènes aussi», dira l’écrivaine pour qui le salut et la réussite de la femme passent par l’école, la bonne instruction, la formation, etc. «C’est grâce à son caractère de rebelle, sa ténacité et aux études universitaires que Tezgertirga a pu se délivrer, à s’ouvrir au monde même en rencontrant des obstacles et des échecs durant son parcours. La vie est faite ainsi», explique Mlle Bellal. Tezgertirga est aussi une œuvre féministe, dont l’héroïne est féministe. 

Quant au style d’écriture et registre de langue utilisés dans l’ouvrage, l’écrivaine s’est penchée sur l’accessible aux lecteurs. «J’ai rédigé mon roman avec une langue simple, c’est le kabyle courant que tout lecteur pourra facilement comprendre», précise-t-elle. Et à propos du lectorat, la romancière estime que comparativement aux années et décennies précédentes, l’intérêt pour la lecture des œuvres écrites en tamazight a frayé son petit bonhomme de chemin. «Ça avance doucement, mais sûrement.» 

Après sa première aventure en tant que romancière, l’autrice de Tezgertirga ne compte pas s’arrêter. D’autres projets d’ouvrages sont en gestation. «Je suis sur un recueil de nouvelles, toujours en langue amazighe, qui paraîtra prochainement.» 

Tilelli Bellal a commencé l’écriture dès son jeune âge, depuis le collège, se souvient-elle. Sa participation aux prix Belaïd At Ali de la meilleure nouvelle en tamazight, qu’organise la fondation Tiregwa au Canada, a été primée. Elle avait décroché, en 2018, la deuxième place pour sa nouvelle intitulée Tayri n Facebook (Amour sur Facebook). Tilelli Bellal est actuellement enseignante de la langue amazighe au CEM. La jeune écrivaine avait aussi enseigné la même langue aux étudiants de l’université chinoise de Hubei.
 

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